GOLF 2024 : État des lieux au Grand-Duché

Golf

C’est le printemps ! Avec lui, le retour des beaux jours, des week-ends ensoleillés, d’une nature qui se réveille et des golfs qui ouvrent leurs portes à des joueurs en mal de yards à traverser sur les parcours grand-ducaux. Après des mois d’attente pluvieuse, de froid polaire, de grisaille morose interminable, où en est le golf luxembourgeois pour l’ouverture de la saison 2024 ?

Les années COVID et post-COVID n’auront jamais été aussi fructueuses. Les confinements contraignant celles et ceux qui ne tiennent pas en place à pratiquer un sport un temps délaissé et injustement qualifié d’élitiste par des observateurs ayant manifestement manqué des années de démocratisation progressive, aucun nuage ne semblait pouvoir menacer la bonne santé du golf grand-ducal.

Si ce n’étaient les véritables nuages, ceux d’une météo capricieuse et d’un climat décidément continental qui ont rappelé aux humains que nous sommes que les saisons étaient mues par une force supérieure. Et force est de constater que depuis six mois, le soleil s’est fait bien rare, la pluie s’est invitée quotidiennement sur les greens, au grand dam de leurs jardiniers…

Dès les premiers bourgeons ouverts, une nouvelle ruée s’annonce donc sur les parcours ? Rien n’est moins sûr, tant la crise économique pèse sur le budget des ménages et renvoie chacun à réduire des postes de dépense dont les premiers à trinquer sont souvent les loisirs… Ne nous réjouissons donc pas trop vite et concentrons-nous sur les forces prestigieuses en présence. Car les stars du golf luxembourgeois fonctionnent par générations, des vagues d’une dizaine d’années.

Les joueurs à suivre

Or, depuis quelques temps, cette marge entre deux vagues s’est amoindrie, le renouvellement des talents s’accélère, en témoignent les performances des nouveaux noms à suivre :

Stefan ROJAS multiplie les résultats exceptionnels et inédits au Grand-Duché. Il a en effet accumulé les belles prestation amateurs en 2023, remportant le Championnat international amateur du Luxembourg, plusieurs Open en junior, et terminant 2e au Swiss Golf International Championship. Le jeune homme de 18 ans qui vient de débuter son cursus universitaire aux États-Unis est LA promesse du golf luxembourgeois.

Nicolas WINANDY, le dernier vainqueur du Grand Prix de Preisch, reste le Champion national individuel du Luxembourg en titre malgré son jeune âge et compte bien grandir grâce à ses moyennes encourageantes dans les Grands Prix français en fin de saison comme au premier trimestre 2024.

Lenny MINES, à dix-sept ans, est l’un des grands espoirs de sa catégorie. Manquant de deux places le Top32 à l’European Men’s Club Trophy 2023 au Portugal, le jeune golfeur continue sa progression et son apprentissage délocalisé dans le sud de la France portera ses fruits dans les prochaines saisons.

Côté pro, outre Patrick RAHME, vice-champion national qui alterne entre ses obligations de chef d’entreprise et les parcours pour titiller les jeunes pousser, comment ne pas parler de Charles WEIS, en 3e division européenne, avec des débuts tonitruants : une 50e place au Red Sea Egyptian Challenge 2024 en janvier suivie d’une 37e place à l’Allegria Open 2024 du Caire en ce mois de mars où il a gagné ses premiers euros en carrière professionnelle. Après un dernier tournoi égyptien (le New Giza Pyramids Challenge), la pépite grand-ducale donne rendez-vous en Autriche fin avril pour son prochain défi.

Les changements de paradigme

Sans parler de la démocratisation du golf, de l’expansion grandissante de la vente d’équipement de seconde main, ni des nouvelles balles plus lentes à venir à l’horizon 2028-2030, un autre élément clé de la sphère golfique est à mettre au crédit des fédérations et organisations nationales : les enjeux environnementaux. Souvent accusés d’être très énergivores et consommateurs outranciers d’eau, les golfs ont eu souvent mauvaise presse aux yeux d’une génération préoccupée par les paramètres mettant en péril les ressources naturelles. Ces six mois très humides auront déjà permis de limiter voire remplacer les arrosages, déjà interdits en été hors  départs et greens. Par-delà les directives européennes qui interdisent par exemple l’utilisation des pesticides sur les golfs à partir de 2026, le Grand-Duché fait figure de modèle, appliquant cette loi depuis deux ans déjà. Des mesures de sensibilisation en direction des directeurs de golf ont été prises et ont déjà des conséquences concrètes dans la gestion des équipements et la maintenance des parcours : système d’irrigation connecté, récupération et recyclage des eaux. Une vraie prise de conscience écologique avec un goût non négligeable qui prouve à qui en doutait encore que le monde du golf est loin d’être déconnecté des réalités. Même à sa tête.

Quand bien même restée muette à nos tentatives pour joindre son directeur, la Fédération Luxembourgeoise de Golf joue un véritable rôle de gestionnaire sportif : sélection des sportifs, inscription à des championnats européens ou compétitions internationales. Si une fédération est censée étymologiquement fédérer, les différents club du Grand-Duché arrivent à créer une synergie directement entre eux, par des partenariats avec des équipementiers ou des événements communs. En revanche, la FLG se montre particulièrement active dans sa stratégie de croissance du golf au Luxembourg, avec des administrateurs dédiés qui sont autant de membres de chaque club.

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