Luxembourg – Islande : Soir d’opportunités

Ce soir, le Luxembourg affronte l’Islande dans une des rencontres potentiellement les plus importantes de l’histoire de la sélection. Avec sept points en quatre rencontres, les Roud Léiwen peuvent en effet se rapprocher d’une seconde place qualificative pour l’Euro 2024 en Allemagne. Un rêve auquel il est difficile de ne pas penser, quand bien même le sélectionneur insiste sur l’importance de garder les pieds sur terre.

« Qualification ». Treize lettres et cinq syllabes. Vu comme ça, cela semble être un mot anodin comme tant d’autres. Pourtant, ces dernières semaines, celui-ci est devenu presque tabou au sein du Grand-Duché. Car le sélectionneur, auréolé d’un début de campagne particulièrement réussi, le répète à tue-tête : il faut garder commune mesure. « Je le dis tout le temps : il faut garder la tête sur les épaules, et prendre les matchs les uns après les autres ».

Le bon sens, assurément. Mais Luc Holtz peut-il, par ses propos, réussir à contenir l’excitation palpable au sein du Luxembourg, symbolisée par une enceinte qui, encore une fois, sera à guichets fermés. Après des décennies sans pouvoir envisager une qualification dans une compétition internationale, le public peut, après quatre journées, croire en un authentique exploit. Car les Roud Léiwen ont effectué un début de campagne particulièrement prometteur. Un match nul en Slovaquie, un succès contre le Liechtenstein à domicile, et surtout une victoire en Bosnie dans un contexte extra sportif particulièrement chargé. Si la claque encaissée contre le Portugal demeure regrettable, le sans-faute du favori du groupe jusqu’à présent permet de relativiser cette défaite. Une sélection lusitanienne qui affronte ce soir la Slovaquie et qui, en cas de succès, pourrait permettre aux coéquipiers de Laurent Jans de rejoindre la seconde place en empochant les trois points face à l’Islande. 

L’Islande ? « Du 50/50 »

Plus facile à dire qu’à faire pour le sélectionneur, qui insiste sur la qualité de l’adversaire du soir, pourtant peu flamboyant dans ce groupe. « C’est du 50/50 à mes yeux. L’Islande a des capacités morales et physiques très importantes, et le match va être extrêmement serré. Il va falloir être prêt sur le plan mental. Et je pense que l’adversaire viendra pour prendre les trois points ».

Précisément. Cette équipe athlétique, rigoureuse et disciplinée, peut-elle offrir plus d’espaces, alors qu’elle se retrouve dans l’obligation de l’emporter pour rattraper son retard au classement ?En d’autres mots, cela pourrait-il être un avantage pour le Luxembourg d’affronter une Islande déterminée à l’emporter ? « Je ne sais pas comment ils vont aborder le match. On sait qu’ils ont une philosophie basée sur le mental et le physique. Est-ce que ça sera différent demain soir ? On verra. À nous de nous préparer à tous les scénarios possibles. On a vécu ce cas de figure en Bosnie, lorsqu’une heure avant le match, on a appris que l’adversaire mettant en place un système différent de ce qu’il met en place d’habitude. On doit toujours s’adapter ». Une adaptation qui devra aussi se conjuguer vis-à-vis d’une pelouse à l’état inquiétant, et toujours préjudiciable pour une équipe qui aime poser le jeu et avoir le ballon.

En conférence de presse, le sélectionneur a insisté : il faut garder la tête sur les épaules.

Pour l’adaptation, bonne nouvelle : le staff aura de nombreuses options à disposition, puisqu’hormis Gerson Rodrigues, toujours placardisé, le groupe est au grand complet. Une aubaine pour un effectif plus que jamais au fait de ses capacités, et bien désireux à continuer sur la dynamique du moment. Le nouveau statut du Luxembourg et du niveau des footballeurs qui le représentent est tel qu’aujourd’hui, après avoir pris quatre points en Bosnie et Slovaquie, tout autre résultat qu’une victoire ce soir serait vécu comme une réelle déception.

Si l’Islande n’a plus la splendeur d’il y a quelques années, les parallèles sont néanmoins assez rapides entre les deux petits pays. Et, si le Grand-Duché rêve de connaître l’ivresse d’une qualification internationale, Luc Holtz le rappelle : à chacun sa méthode pour y parvenir. « Copier, ce n’est jamais une bonne solution selon moi. Le plus important est de mettre quelque chose en place sur la durée. Ce qu’on fait depuis de nombreuses années est très intéressant, et à nous de découvrir jusqu’où on peut aller. Ce qu’il faut, c’est faire attention à cette euphorie qui tourne et garder les pieds sur terres ».

Un message répété à foison durant la conférence de presse. Suffisant pour endiguer la vague d’espoir et d’excitation palpable ici au Luxembourg ? Une chose est sûre : en cas de succès ce soir, il sera définitivement impossible de calmer son monde et tempérer cet enthousiasme grandissant au pays. Un problème que l’on souhaite assurément voir se développer pour le sélectionneur.

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