Lors de sa venue dans les locaux de Mental! en janvier dernier, Flavio Giannotte nous avait donné rendez-vous : du 26 au 28 avril à Differdange s’affronteront les plus grands escrimeurs d’Europe pour obtenir leur place pour Paris 2024.
La Cité du fer accueille en effet ce week-end à l’École Internationale Differdange et Esch-sur-Alzette le concours « 6 Tickets 2 Paris » qui offrira aux escrimeurs européens leur dernière occasion de décrocher une place pour les Jeux Olympiques 2024. Six tickets, soit autant de vainqueurs des trois compétitions pour les femmes et les hommes, une double récompense pour celles et ceux qui remporteront le trophée. Rassemblant des escrimeurs de toute l’Europe qui s’aligneront au fleuret, à l’épée et au sabre pour tenter de gagner les derniers billets disponibles pour Paris, le Tournoi de Qualification Olympique de Differdange s’annonce aussi passionnant qu’asphyxiant pour ses participants et leurs équipes autant que pour les supporters.
Dernière chance pour les JO
Et c’est dans ces lieux que Pascal Tesch, président de la Fédération Luxembourgeoise d’Escrime et membre du comité exécutif de la FIE a disputé sa première compétition internationale dans les années 1990. À quelques kilomètres seulement de là, Flavio Giannotte s’entraîne avec le Cercle Escrime Sud de Esch-sur-Alzette, ville qui vient de le couronner meilleur sportif eschois : il concourra donc en terrain conquis devant son public. Un atout pour tenter d’y croire, alors que seule la première place européenne lui accordera le ticket d’or pour représenter le Grand-Duché dans la Ville Lumière.
En effet, les qualifications individuelles des épreuves d’escrime sont déjà achevées et les places dépendaient des résultats aux différentes épreuves des Coupes du monde 2022-2023 et 2023-2024, avec une limite de trois escrimeurs par nation. Pour les pays qui ne sont pas encore représentés comme le Luxembourg, il resterait le top 6 du classement individuel au 1er avril où Flavio et son honorable 50e rang mondial ne peuvent prétendre rivaliser avec les concurrents, et donc la voie du tournoi continental de qualification, seul chemin encore accessible afin d’intégrer la cohorte de 212 escrimeurs qui participeront aux Jeux de Paris.
Le facteur psychologique
L ‘italo-luxembourgeois devra faire preuve d’un mental d’acier et éviter de perdre ses nerfs comme il en a eu la fâcheuse habitude lors des grands événements comme à la Coupe du Monde à Doha en janvier ou à Heidenheim en février dans le tableau de 64 face à l’Ukrainien Roman Svichkar. Dans la première manche, Flavio s’énerve et sort de son match, interpelant l’arbitre pour vérifier ses touches. Il sera mené jusqu’à 9-2 avant d’entamer une énorme remontée à 11-8 en fin de première manche. Mais l’écart est fait et son adversaire l’emporte 15-10 rapidement à la reprise. « Il y a des jours comme ça où on fait tout bien comme il faut, les mouvements, les passes, les fentes, et ça ne marche pas. Et à d’autres moments, on a l’impression que rien ne va, et pourtant on touche à chaque fois qu’on tire. Dans ces cas là, on regarde le ciel et on remercie l’univers entier d’avoir tout aligné ! » nous confie l’épéiste à l’occasion de sa remise de prix du meilleur sportif de l’année par la ville d’Esch-sur-Alzette.
Du 26 au 28 avril, espérons que le ciel differdangeois voit à maintes reprises les yeux de Flavio Giannotte s’illuminer d’étoiles pour nous emmener rêver avec lui d’une médaille olympique à Paris. Une participation déjà serait la consécration d’un « objectif de vie » comme il aime le rappeler. Après tout, il suffit que les planètes soient alignées, et elles l’ont déjà été lorsque l’épéiste luxembourgeois s’est offert un numéro 1 mondial ou un champion olympique.
