Islande, la hype est passée

Après avoir fait vibrer la planète football lors de l’Euro 2016 avec un parcours resté gravé dans les mémoires, l’Islande est petit à petit rentré dans le moule depuis cette aventure épique. Sept ans plus tard, le pays insulaire d’Europe du Nord se déplace au Luxembourg avec des résultats en demi-teinte et un sélectionneur qui, jusqu’à présent, n’a connu que la défaite.

Certaines images ou certains matchs sont de ceux qui peuvent marquer les mémoires, et, inconsciemment, influencer la vision que la masse peut avoir sur une équipe. Ainsi, et quand bien même cela date déjà d’il y a sept ans – une éternité dans le football – l’Islande capitalise toujours sur son parcours resté gravé dans les mémoires lors de l’Euro 2016 disputé en France. 

Un Euro 2016 gravé dans les mémoires

Pendant plusieurs semaines, la nation avec la plus petite population (375 000 personnes) parmi les qualifiés pour la compétition phare était devenu le coup de coeur de tous les observateurs de football. Après s’être extirpé d’un groupe composé de la Hongrie, l’Autriche et le Portugal, les Strákarnir okkar avaient fait sensation en huitièmes de finale, en éliminant l’Angleterre. Pourtant mené au score dès la quatrième minute, l’Islande avait retourné la perfide Albion en à peine vingt minutes pour s’offrir une qualification historique. Et, malgré une fin de parcours lors du tour suivant contre l’équipe de France, le storytelling était en marche. Une petite nation, des supporters en masse, un clapping rentré dans la postérité : avec cette côte d’amour mais aussi la 23e place au classement mondial, l’Islande vivait tout simplement son âge d’or.

SI la hype s’est poursuivie deux ans plus tard avec une qualification pour la Coupe du Monde 2018 en Russie, la petite nation n’a, cette fois, pas réussi à répéter l’exploit avec une dernière place dans une poule composée de l’Argentine, la Croatie et le Nigéria. Sans le savoir alors, l’Islande venait pourtant de vivre sa dernière qualification officielle pour une grande compétition internationale.

Des résultats en nette déliquescence

Car depuis, derrière les effluves d’euphorie vécues pendant plusieurs années est arrivée une période bien plus éparse en succès. Et, après avoir bénéficié d’une côte d’amour sans égal, le ciel s’est assombri pour les Strákarnir okkar, d’abord orphelins de leur entraîneur Erik Hamrén, démissionnaire après une campagne de Ligue des Nations ratée en 2020, mais surtout par la suite englués dans un scandale d’agression sexuelle impliquant Kolbeinn Sigpórsson et Gylfi Sigurosson. Un évènement extra-sportif qui a grandement impacté la sélection et coûté la tête de nombreux membres de la fédération.

C’est donc sur la pointe des pieds que l’équipe a débarqué dans ce groupe de qualification pour l’Euro 2024. Et, malgré la plus grande victoire de son histoire contre le Liechtenstein, la campagne a jusqu’à présent été une franche déception. Un nouveau sélectionneur – Âge Hareide – est arrivé, mais les résultats, eux, demeurent en deçà des attentes. Une défaite inaugurale à domicile face à la Slovaquie, avant une autre, plus cruelle, toujours à la maison contre le Portugal dans les tous derniers instants du match.

Dès lors, c’est une équipe en berne qui foulera la pelouse du Stade de Luxembourg ce vendredi soir. Avec trois défaites en quatre rencontres, et une qualification pour le championnat d’Europe déjà bien illusoire, la motivation sera assurément ailleurs pour l’Islande. Devenu 64e meilleure nation mondiale, le pays de glace, qui a raté le virage du renouvellement de son effectif, aura surtout à coeur d’endiguer cette relégation constante à l’échelle du football mondial. Avec seulement deux victoires en deux ans (hormis tirs aux buts), l’ancien chouchou du football européen demeure en nette souffrance.

Mais la dictature du résultat ne doit pas néanmoins occulter la réalité du terrain. Si le Portugal l’a emporté à Reykjavik, la performance d’ensemble des locaux n’est pas à négliger. Avec une organisation tactique particulièrement rigide, une forte présence athlétique et une solidarité retrouvée, l’Islande peut mettre à mal avec un bloc bas et compact des adversaires joueurs. Une future problématique qui pourrait être mois gênante que prévu, puisque les visiteurs d’un soir assument leur désir de l’emporter pour remporter de l’avant. Ainsi, des espaces pourraient se créer dans un match décisif avec la dernière véritable équipe frisson d’un Euro. Avant un passage de témoin et l’heure de Luxembourg de vivre la même chose ?

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