Waze, l’application qui a fait son petit bonhomme de chemin 

Imaginée par un chercheur israélien et lancée en 2010, Waze a fait son petit bonhomme de chemin pour devenir aujourd’hui l’un des mastodontes des applications d’assistance de navigation. 

Devenue au fil des années la référence absolue des applications de navigation, Waze fédère aujourd’hui près de 140 millions d’utilisateurs chaque mois dans le monde entier. Imaginée en 2006 par un chercheur israélien, Ehud Shabtai, comme une application permettant de localiser les radars sur les routes israéliennes et de cartographier le pays, Waze est rapidement devenue une start-up populaire quand deux ingénieurs, qui avaient fondé l’entreprise LinqMap, se sont associés à Shabtai pour lancer Waze Mobile Ltd en 2009 et ont levé près de 55 millions de dollars en 2011. Une aubaine pour Google, qui rachetait l’entreprise en 2013 pour un montant de… 966 millions de dollars.

Mais alors, qu’est-ce qui fait la renommée et la singularité de cette application, et surtout, qu’est-ce qui la différencie de ses concurrentes comme Coyote, Apple Plans, Google Maps, Here We Go ou TomTom Live ? Éléments de réponse. 

Une application gérée en partie par ses utilisateurs 

Si un algorithme a été créé afin de dessiner automatiquement les routes sur une carte vierge, Waze a ensuite décidé de jouer la carte communautaire. Car l’une de ses particularités est que son application est gérée de façon quotidienne par ses usagers. Chaque utilisateur a le pouvoir de mettre à jour les tracés et les caractéristiques des routes, noms de lieux et adresses, mais aussi de signaler les routes fermées pour travaux, par exemple. Lors des premières années, l’entreprise avait créé un système de points pour inciter les gens à garnir de plus en plus la carte et offrait des récompenses à ses meilleurs utilisateurs (un iPad, par exemple). De ce fait, le contenu global de l’application n’est fourni que par ses utilisateurs qui dessinent les routes, ajoutent les magasins, font le tour des stations essence pour mettre à jour les prix, tandis que l’entreprise ne gère finalement quasiment « que » la partie technique. Même après son rachat par Google, le principe de Waze n’a pas changé (les deux entreprises restant indépendantes l’une de l’autre, Waze a pu conserver sa propre carte et aucune donnée de Google Maps n’est utilisée). 

Un aspect ludique pour se démarquer 

Outre sa façon de fonctionner, Waze se démarque également par son design, distinct de celui de ses nombreux concurrents. L’application se veut en effet plus ludique que les autres par bien des aspects. En premier lieu, le logo : celui-ci est personnifié avec un véhicule composé d’un visage et donne un côté presque enfantin à l’application. Les utilisateurs, eux, possèdent chacun une icône d’une forme similaire au logo, personnalisable selon l’humeur du moment. Aussi, quand les concurrents permettent généralement de choisir entre une voix d’homme ou une voix de femme, Waze offre un éventail de possibilités : rien que pour la navigation en voix française, le GPS en propose près de vingt, toutes plus différentes les unes que les autres, certaines faisant référence à la pop culture (Homer Simpson), d’autres aux accents régionaux (toulousain, ch’ti, provençal) ou même à des personnalités connues (Omar Da Fonseca, commentateur de football d’origine argentine). 

Quid des autres applications GPS ? 

Service de GPS le plus utilisé au monde avec près d’un milliard d’utilisateurs actifs par mois, Google Maps est un mastodonte qui n’est pas près de disparaître. En prenant en compte les divers moyens de déplacement comme les transports en commun, la conduite, la marche ou encore le vélo, la portée du service de Google est bien plus grande que celle de Waze et représente un avantage non négligeable selon l’utilisation faite par l’usager. En fournissant plus d’informations et de détails sur les emplacements de ses cartes que la plupart de ses concurrents, Maps peut se targuer d’être aujourd’hui l’acteur le plus connu dans le monde du GPS connecté. 

Application bien connue des usagers de la route, Coyote se démarque par un produit ultracomplet, un peu comme Waze, mais elle reste LA référence en matière d’alerte des radars fixes. Seule grosse différence, la posséder a un coût : 9,99 € par mois pour l’abonnement classique (le moins cher), et 12,99 € par mois pour l’abonnement premium (le plus cher). Un petit investissement qui freine forcément beaucoup d’automobilistes, même si Coyote compte tout de même 5 millions d’utilisateurs sur le Vieux Continent. Pas de quoi rivaliser avec les 17 millions d’utilisateurs de Waze rien qu’en France, mais la formule est volontairement différente et le GPS français, qui existe depuis 2005, semble avoir trouvé une formule pérenne. 

Restent alors d’autres acteurs, parfois moins populaires, et restreints par le système dans lequel ils sont implantés. À titre d’exemple, Apple a son propre navigateur – Plans – qui malgré sa simplicité d’utilisation et son aspect complet, est restreint car il n’est utilisable que sur les appareils de la marque. Seulement, même en analysant les chiffres des gens possédant un iPhone, on constate que Plans termine… à la troisième place des applications de navigation choisies, derrière Google Maps et Waze, avec 1,2 million d’utilisateurs par jour en France (contre 2,2 millions et 1,3 million pour les deux premiers). 

Au total, il existe une bonne dizaine d’applications de navigation connectées, certaines plus connues ou plus anciennes (ViaMichelin, par exemple) que d’autres (Here we go, Navmii, OsmAnd…). 

La fin des GPS à l’ancienne ?  

Que deviennent les boîtiers GPS que vos parents ou vous-même utilisiez il y a encore quelques années ? Eh bien, pas grand-chose. Certains s’en servent encore aujourd’hui, mais ils sont voués à disparaître dans la prochaine décennie. Si Coyote indique que ses boîtiers représentent encore près de deux tiers des abonnements, force est de constater que les autres prennent de moins en moins de place dans les rayons des magasins. TomTom, l’un des acteurs les plus connus dans ce domaine, continue d’en vendre, mais a naturellement lancé son application depuis plusieurs années, TomTom GO. Garmin l’a suivi, avec Garmin Drive.  

Si le boîtier GPS conserve des avantages parfois non négligeables comme le fait de pouvoir profiter du service sans interruption et de préserver la batterie de son téléphone, on a un peu de mal à voir ce qui empêchera leur mort quasi certaine dans quelques années. Si pour les gros rouleurs, le boîtier est conseillé par certains, la plupart utilisent désormais une application. D’autant plus avec la démocratisation des interfaces telles qu’Android Auto et Apple CarPlay dans les voitures, qui permettent finalement d’avoir un écran GPS encore plus grand que sur un boîtier. 

Quoi qu’il en soit, si dans les zones avec peu d’activité ou d’utilisateurs, Waze peut perdre son avantage communautaire et que ses données peuvent potentiellement être moins précises, elle n’en reste pas moins l’une des plus complètes à ce jour, et ce justement grâce à sa communauté. En collectant constamment des informations, l’application peut s’adapter rapidement, ce qui en fait un atout non négligeable. Contrairement aux GPS plus « sobres », Waze nous bombarde d’informations, parfois inutiles certes, puisque certains annonceurs en profitent pour faire de la publicité, mais nous facilite grandement la vie. De notre côté, elle est adoptée depuis des années. 

Dernières nouvelles