Après huit journées, cette édition de BGL Ligue se distingue par un classement particulièrement serré et une homogénéité pas vu depuis de nombreuses années. Une réalité comptable qui empêche, malgré plus d’un quart du championnat passé, de distinguer un réel favori pour le titre, voire même les places européennes.
Nous sommes le 9 octobre 2022. La huitième journée de BGL Ligue vient de s’achever et, malgré 22 matchs restants pour chaque équipe, il ne fait guère plus de doute : le titre se jouera entre le F91 Dudelange et le Swift Hesperange. Il faut dire que les deux cadors cartonnent, tout simplement. Le club de la Forge du Sud a réussi le meilleur début de saison possible, avec huit victoires en autant de rencontres. Et, juste derrière, Hesperange, avec 22 points sur 24, est en embuscade. Derrière ce mano à mano ? Le Racing qui émarge à… 14 points, soit huit unités, derrière le dauphin du moment. Une différence déjà abyssale en haut de tableau et qui confirme qu’il y a deux championnats en un.
Retour au présent. Pour imager, les huit points qui séparaient le dauphin et le troisième au classement l’an passé représente l’écart entre le FC Differdange, leader, et le Racing, encore lui, mais cette fois-ci… 12e du championnat.
Hesperange mode diesel, Differdange en profite
Comment s’explique un tel rapprochement entre les différentes écuries de BGL Ligue ? Avant tout, par, à la surprise générale, un Swift loin de ce qu’on attendait de lui. Considéré comme l’immense favori du championnat, Hesperange a sérieusement tangué. Et, si les trois victoires consécutives du mastodonte permettent de croire en un rythme de croisière enfin trouvé, ce retard à l’allumage a permis à certains autres clubs de faire leur trou.
Avec, avant tout, Differdange. Après avoir enchaîné trois matchs nuls, le tenant du titre en coupe a renoué avec le succès lors de la huitième journée contre la Jeunesse. Trois points qui maintiennent les hommes de Pedro Resende en tête du classement, deux unités devant Hesperange.
Malgré un classement dans l’ensemble serré, le rythme imposé par le leader n’est pas particulièrement « lent ». Avec 2,25 points par matchs en moyenne, Differdange est sur de solides bases pour, au grand minimum, accrocher une place européenne. Et peut surtout se targuer d’être la seule équipe du championnat qui, après huit journées, n’a toujours pas connu la défaite. En difficulté sur le plan offensif suite aux départs de dernière minute de Castro et Naifi, le FCD 03, en recrutant Kenny Nagera, ancien joueur du PSG et déjà auteur de quatre buts en trois apparitions a garanti une solidité devant, toujours porté par un Guillaume Trani étincelant.
Derrière les deux de devant se trouve Niederkorn, en lice pour sa qualification européenne. Néanmoins, le dernier dauphin du championnat peut regretter une entame de championnat qui, en l’absence d’un Swift vorace, n’en a pas profité pour prendre une avance sur son rival. Avec seulement 50% de victoires en huit journées, le Progrès n’a pour le moment jamais réussi à lancer une série, et n’a pas capitalisé sur l’entame de championnat mi-figue mi-raisin d’Hesperange pour prendre une certaine avancer.
Quant à Dudelange, dernier européen de l’an passé, les difficultés financières du club, ainsi qu’une large revue d’effectif et de staff ont logiquement mis à mal les ambitions du F91, plus habitué à lutter pour le haut de tableau que végéter dans le ventre mou du classement.
Au-delà du cliché, oui, tout le monde peut battre tout le monde
Une absence de domination des habituels leaders qui offre ainsi un championnat particulièrement resserré, et dans lequel chacun semble pouvoir tirer son épingle du jeu. Et bien malin celui qui, après ce début de saison, peut réussir à distinguer une réelle dynamique. La Jeunesse, auteur d’une entame canon, n’a pas connu la victoire lors du mois de septembre. C’est à peine mieux pour le promu de Schifflange, qui a remporté son dernier succès le 3 septembre. Dans l’autre sens, Rosport, avec dix points sur quinze lors des cinq dernières journées, s’offre une inattendue et bien belle quatrième place, à peine gâchée par une élimination surprise en Coupe de Luxembourg. Mais les exemples d’aujourd’hui pourraient s’effacer au profit d’autres des le prochain weekend, puisqu’avec une simple victoire, une équipe peut passer de la 11e à la 4e place d’un jet. Et, en une rencontre, le bilan de saison d’un club peut passer de décevant, satisfaisant ou très bon. Mondorf, Strassen, Mondercange, Mersch, ou encore le Racing : tous peuvent, en une rencontre, bondir au classement ou se morfondre plus bas dans les méandres du championnat.
Des relégable déjà distancés
Pour voir un réel écart dans ce championnat, il faut donc regarder vers le bas. Si l’an passé, la Jeunesse et Rosport trustaient les deux dernières places, une victoire suffisait aux deux clubs pour recoller avec les barragistes. Une réalité qui n’est pas celle d’aujourd’hui, puisque Kaerjeng et le Fola, avec un bilan famélique de 4 et 3 points, sont déjà distancés dans la lutte pour le maintien. S’il est évidemment trop tôt pour tirer des conclusions, il y a urgence pour ces deux écuries, qui doivent impérativement engranger au classement le plus tôt possible. Une mission plus simple à présenter qu’à réaliser, d’autant plus que ce week-end, l’UNK se déplace à Hesperange, tandis que le Fola ira du côté de Niederkorn. Des affiches qui, sur le papier, devraient voir l’équipe à domicile l’emporter. Mais, dans ce cru de BGL Ligue si atypique, rappelons-le encore une fois : dans ce championnat, tout le monde peut battre tout le monde.
