Portugal-Luxembourg : la valise en carton (9-0)

Le Luxembourg a subi une humiliation par le Portugal, lundi à l’Estádio Algarve (9-0). Sévèrement corrigés, les Roud Léiwen ne devront pas se rater en Islande, dans un mois.

On craignait l’enfer pour le Luxembourg face au Portugal, c’est une véritable tempête qui s’est abattue sur les joueurs de Luc Holtz. Entre les deux équipes, il y avait bien plus qu’une classe d’écart sur la pelouse de l’Estádio Algarve, lundi soir. Sur un nuage après sa série de trois victoires, les Roud Léiwen avaient pourtant les pieds sur terre avant d’affronter la Seleção, bien conscients que l’exploit serait quasi mission impossible. Pour autant, on ne s’attendait pas à voir les luxembourgeois passer autant à côté de l’évènement. Tout est allé vite. Trop vite. Sur le terrain, comme au tableau d’affichage. Comme au match aller, les joueurs de Luc Holtz ont concédé l’ouverture du score avant le quart d’heure de jeu. Comme en mars, le danger vient des airs et sur des centres. D’abord, deux côté gauche de Rafael Leão, sans réel danger pour Anthony Moris. Ensuite, à la suite d’un corner de Bruno Fernandes joué au sol, la défense luxembourgeoise, surprise, ne parvient pas à se dégager et le milieu de terrain de Manchester United a une deuxième chance de centrer. Son extérieur du pied droit digne de Ricardo Quaresma, roi de la Trivela, atterrit directement sur la tête de Gonçalo Inácio, qui trompe le gardien du Grand-Duché impuissant (1-0, 9’).

Une affaire pliée en trente minutes

Il ne faut pas attendre bien longtemps pour voir un deuxième but dans cette rencontre. Le Luxembourg essaie de construire de derrière, mais sur une perte de balle de Maxime Chanot, Bernardo Silva trouve Gonçalo Ramos, complètement seul dans la surface, qui finit du pied gauche au sol en deux touches d’un bel enchaînement (18’, 2-0). Deux tirs, deux cadrés, deux buts. Clinique. L’impression de revivre le match aller est bel et bien présente. Cette fois, le troisième but est inscrit juste après la demi-heure de jeu. Rafael Leão dépose Laurent Jans sur le côté gauche sans même lui laisser sa carte de visite. L’ailier de l’AC Milan centre pour Gonçalo Ramos, qui gratifie tout le stade d’un enchaînement contrôle orienté, crochet, frappe au sol, du pied gauche (33’, 3-0). Dans la foulée, Diogo Jota, qui veut également participer à la fête, trouve la transversale d’Anthony Moris (35’). On frôle la correctionnelle.

Le show Bruno Fernandes

Sur un ballon renvoyé de la tête par Laurent Jans, Bruno Fernandes récupère avec un peu de réussite le long de la ligne de but – alors que le capitaine luxembourgeois semble touché – et tire dans un angle complètement fermé. Sa tentative passe à quelques centimètres du poteau (43’). Le numéro 8 est le véritable maître à jouer de la Seleção. Sur un corner mal renvoyé, le milieu de terrain récupère et dépose – oui, encore – le ballon sur la tête de Gonçalo Inácio, qui s’offre lui aussi un doublé (4-0, 40+4’). Gonçalo 4, Luxembourg 0.

Au retour des vestiaires, Luc Holtz procède à trois changements et passe à 5 derrière. Finalement, dix minutes plus tard, le technicien luxembourgeois repasse à 4 et Vincent Thill remplace Mica Pinto. Le milieu offensif formé au FC Metz écope d’un carton jaune dès son entrée en jeu pour un tacle rugueux sur Rafael Leão. Il avait fallu attendre le dernier quart d’heure pour voir le cinquième but au match aller, il intervient cette fois juste avant l’heure de jeu. Sur une passe lumineuse de Bruno Fernandes dans le dos de la défense, Diogo Jota s’emmène le ballon et part défier Anthony Moris, sans trembler, d’une frappe sous la barre (57’, 5-0).

Une occasion au bout d’une heure

Le Luxembourg se procure enfin une véritable occasion. Vincent Thill lance Leandro Barreiro dans la surface de réparation. Le milieu de terrain de Mayence, en position de hors jeu, bute sur Diogo Costa, sans regret (62’). Roberto Martínez effectue quelques changements et le coaching s’avère payant presque immédiatement. Sur une longue balle en profondeur, Diogo Jota remise en retrait pour Ricardo Horta qui trompe Moris d’une frappe puissante sous la barre (67’, 6-0). Le Luxembourg ne peut presque rien faire face aux Portugais, bien trop forts pour eux. Vincent Thill tente tout de même de prendre les choses en main, dans le jeu ou par la frappe après une combinaison avec Borges, mais sa frappe passe au-dessus. Le Portugal est tout proche d’en passer un septième à son sparring partner du soir, mais Anthony Moris s’interpose cette fois sur Ricardo Horta à bout portant (71’). Ce n’est que partie remise puisque Diogo Jota y va aussi de son doublé. L’attaquant de Liverpool tente de servir un partenaire d’une passe au sol dans la surface. Le ballon est mal renvoyé et le numéro 21 est à l’affut pour crucifier Moris (7-0, 77’). Triple passeur, Bruno Fernandes ponctue son récital par un but. Sur une passe manquée de Lars Gerson dans l’entrejeu, Otávio intercepte et lance le numéro 8, qui se retrouve anormalement seul pour conclure face au gardien luxembourgeois, impuissant (8-0, 83’). La déculottée semble interminable et les buts s’enchaînent.

Une défaite historique

Le Luxembourg craque complètement dans cette fin de match. Remplaçant au coup d’envoi, João Félix, bien servi devant la surface, se crée un angle de tir et envoie une frappe somptueuse dans le petit filet d’Anthony Moris (88’, 9-0). Ça y est, les Roud Léiwen peuvent respirer, la rouste est terminée. La plus lourde de l’histoire du pays, à égalité avec celles face à l’Allemagne (1936) et l’Angleterre (1960, 1982), mais aussi la plus lourde défaite face au Portugal, record auparavant détenu par le Liechtenstein (8-0). Pire, les Roud Léiwen ont encaissé seize buts dans cette phase de qualification, dont quinze contre le Portugal, qui n’en a concédé aucun. Il était presque impensable de voir les joueurs de Luc Holtz créer l’exploit face à l’armada lusitanienne et ses multiples stars, mais il était difficile d’imaginer le Luxembourg rater complètement son match. Surtout, après sa belle série de trois victoires. Les partenaires de Laurent Jans ont un mois pour digérer cette dérouillée et se remettre dans la course à la deuxième place.

Florian Tonizzo, à Faro.

Arbitres : John Brooks (ENG), Simon Bennett (ENG), Lee Betts (ENG), Robert Jones (ENG).
Assistant vidéo : Stuart Attwell (ENG), Jarred Gavan Gillett (USA).

Portugal : Diogo Costa – Semedo (João Cancelo 60′), Rúben Dias, Inácio, Dalot – Danilo (Rúben Neves 75′), Bruno Fernandes – Bernardo Silva (Ricardo Horta 60′), Diogo Jota, Rafael Leão (Otávio 75′) – Gonçalo Ramos (João Félix 60′). Entraîneur : Roberto Martínez.

Luxembourg : Moris – Jans, Chanot (Korac 78′), Mahmutovic, Pinto (V. Thill 54′) – Barreiro – Bohnert (Carlson 45′), Rupil (Gerson 45′), Sinani – Curci (S. Thill 45′). Entraîneur : Luc Holtz.

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