Luc Holtz : « Je préfère perdre 9-0 ici et battre l’Islande »

Après la déroute du Luxembourg au Portugal (9-0) lundi, Luc Holtz maintient, malgré la déception, son optimisme pour le prochain rassemblement décisif pour la deuxième place.

Il n’est jamais agréable de se présenter en conférence de presse après une défaite. Encore moins quand il s’agit de la plus lourde défaite de l’histoire de son pays. « On est déçu, frustré et angoissé », confie Luc Holtz. « Aujourd’hui, rien ne marchait : techniquement, dans les vitesses de course, mentalement, dans l’engagement. On n’a pas été bon dans tous les domaines. C’est une grosse déception, comme la défaite 8-0 en Suède il y a quelques années. » Défait 9-0 face au Portugal, le Luxembourg enregistre la plus lourde défaite de son histoire – à égalité avec celles face à l’Allemagne (1936) et l’Angleterre (1960, 1982). Les trois victoires consécutives des Roud Léiwen avant cette rencontre montre une réelle progression de la sélection, mais ce revers historique – la plus large victoire de l’histoire du Portugal – vient rappeler qu’il y a encore du chemin à parcourir pour réduire l’écart avec le gratin européen. « Je vous l’avais dit, je n’avais pas compté de point dans mes calculs en venant ici, mais il y a une différence entre perdre et perdre 9-0, même si le goal average importe peu dans la mesure où on en a déjà pris six à l’aller », concède le sélectionneur luxembourgeois – qui a tenu à éteindre la polémique sur son départ aux vestiaires entre le huitième et le neuvième but en justifiant d’une pause toilettes – conscient d’avoir affronté l’une des meilleures équipes d’Europe. « Ils ont joué un très bon football, dans la vitesse, la précision, on a été mangé. »

« On est passé à côté individuellement et collectivement »

LUC HOLTZ

Sans deux milieux de son entrejeu, Mathias Olesen (touché à l’ischio-jambier) et Christopher Martins Pereira (suspendu), le Luxembourg, déjà moins fort que le Portugal sur le papier, perdait pratiquement un poumon. Ainsi, Luc Holtz avait choisi de verrouiller son côté droit, où attaquait Rafael Leão, avec le positionnement de Florian Bohnert un cran au-dessus de Laurent Jans. Mais c’est bel et bien la bataille du milieu qui a fait défaut aux partenaires de Leandro Barreiro. « Quand il nous manque deux ou trois de nos meilleurs joueurs, on ne peut pas les remplacer avec une qualité équivalente. Aujourd’hui, ça a clairement été démontré sur le terrain, il y a eu une baisse de niveau, surtout face à un tel adversaire. On est passé à côté individuellement et collectivement. Barreiro avec Sinani sont ceux qui avaient le niveau au milieu, Carlson a fait une bonne entrée. » Vincent Thill, intéressant balle au pied à son entrée juste avant l’heure de jeu, s’est lui aussi montré au niveau d’un point de vue technique, étant à l’initiative de plusieurs situations intéressantes côté luxembourgeois, dont une frappe, largement au-dessus. « Il ne démarre pas parce qu’avec lui, on est contraint de pratiquement défendre à dix. On a besoin qu’il nous aide davantage dans le repli défensif donc on ne pouvait pas le faire commencer, et ça reste vrai pour les matchs qui vont venir. »

Le Luxembourg, trop joueur ?

Malgré l’absence de deux cadres et un écart de niveau conséquent, les Roud Léiwen ont tenté de construire leur jeu de derrière, depuis Anthony Moris et la charnière centrale Chanot-Mahmutovic pour essayer d’aspirer le bloc portugais et libérer des espaces. Un pari osé, avec des pertes de balle qui ont coûté malheureusement cher. « J’avais dit à mes joueurs qu’ils étaient mieux que nous dans ce registre. On a réussi à très bien sortir le ballon à certains moments, mais on a vu qu’à la moindre perte de balle, ça fait but. On n’a pas été assez agressif défensivement, même si je n’aime pas ce mot. Je leur avais dit d’être très exigeant, de faire attention. Il y a des moments où on doit gérer la possession et des moments où on doit jouer long. On a trop voulu jouer. »

« Je reste optimiste »

LUC HOLTZ

Le Luxembourg a désormais un mois pour digérer sa claque reçue au Portugal avant le prochain rassemblement, avec un déplacement en Islande, mi-octobre, déjà capital dans la course à la deuxième place. « Je reste dans ma ligne de conduite, on avait compté zéro point ici. Il ne faut pas perdre de vue la vision que nous avons, je reste optimiste. Je préfère perdre 9-0 ici et gagner 3-1 vendredi dernier contre l’Islande. On va analyser et on doit savoir rebondir comme on a toujours su le faire, et on va le faire », conclut Luc Holtz. Après tout, sans compter la double confrontation contre le Portugal, le Luxembourg n’a encaissé qu’un but sur les quatre autre rencontres. Signe que cette équipe a les capacités d’être suffisamment solide pour atteindre son objectif et vivre le rêve d’une compétition européenne.

Florian Tonizzo, à Faro.

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