Les Roud Léiwen ne se cachent plus

Porté par un troisième succès consécutif, le Luxembourg a rejoint la Slovaquie à la seconde place du groupe avec dix points, et quatre d’avance sur la Bosnie, quatrième. Une réalité comptable qui permet d’officialiser le nouvel objectif de la sélection : la qualification à l’Euro 2024.

C’est bien là l’exercice subtil de la conférence de presse. Essayer, d’une question, d’une orientation, de ressortir une réponse sortant des propos conventionnels et généralement clichés. Et dans cette salle particulièrement chargée, chaque journaliste cherchait le moyen de piéger le sélectionneur Luc Holtz pour lui faire dire que oui, aujourd’hui, le Luxembourg, après ces trois victoires consécutives méritées, visait aujourd’hui une qualification directe pour l’Europe.

Objectif Euro 2024

Quelle ne fut pas la surprise globale quand, sur une question pour le moins anodine, le technicien des Roud Léiwen, sans la moindre ambiguïté, a offert la réponse que nous espérions tous, sans piège, sans malice, ou autre tour de passe-passe. « Je reste toujours prudent, mais aujourd’hui, si je dois fixer un objectif : c’est la deuxième place. On a dix points. Il faudra de la chance, peu de blessés, mais on va faire le maximum pour aller chercher cette qualification ».

Une ambition et honnêteté d’abord déconcertantes, mais au final, assez logiques. D’abord car encore une fois, après le Liechtenstein et la Bosnie, les Roud Léiwen ont effectué une prestation pleine, porté par un public absolument déchaîné. Et ont de nouveau su subir, en seconde période, avant de marquer le but du break. La preuve d’une équipe qui sait dorénavant souffrir tout en punissant l’adversaire ? « C’est une question difficile » débute d’abord Holtz, avant de développer : « J’ai senti qu’on était un peu en dedans au retour de la pause jusqu’à la 65e. Les jambes étaient sûrement plus lourdes pour certains. Enes et Marvin n’étaient pas forcément dans leur meilleure forme physique. Le 2-0 a été une délivrance, tandis que le carton rouge nous a aussi aidé. Est-ce que nous sommes devenus plus mature ? Je ne sais pas. Cela a été un match très délicat. Défensivement, on a été très solides ».

Avec ces trois succès consécutifs, le Luxembourg peut donc voir plus haut. Et peut compter sur un groupe toujours aussi complet et polyvalent. Lorsque le sélectionneur a fait entrer Gerson, Jans et Bohnert, il fallait attendre de voir leurs positionnements sur le terrain pour réellement savoir leur poste assigné. Des options conséquentes pour redonner un coup de boost à un onze de plus en plus solide. Ainsi, Borges, invisible en première période, a su faire la différence pour ses partenaires en seulement quarante-cinq minutes, avec un but et une passe décisive. Au milieu, sans faire leur plus grand match, Martins et Barreiro ont été précieux, comme toujours. Et, au sein de l’arrière-garde, Mahmutovic et Chanot ont encore une fois offert un match de patron, toujours présents pour contrer ou dégager les offensives adverses.

Une différence de buts qui pourrait peser

Fort de ces certitudes, le Luxembourg se déplace dorénavant au Portugal. Un match sur lequel le sélectionneur ne table pas nécessairement pour grappiller des points au classement. « Sauf un miracle, on ne prendra pas trois points contre le Portugal. Je n’ai pas noté de points dans mes calculs en tout cas ». Une rencontre aux allures de bonus pour les Roud Léiwen, qui devront néanmoins éviter de prendre une valise comme au match aller.

Car, dans cette lutte pour la seconde place, un autre facteur pourrait vite devenir important, et peser au moment des calculs finaux : la différence de buts. À ce petit jeu, la claque 0-6 encaissée il y a quelques mois face aux lusitaniens pourrait avoir des conséquences fâcheuses en cas d’égalité au classement.

À Faro, la sélection luxembourgeoise, que l’entraîneur islandais Åge Hareide voit comme « favorite pour la qualification avec la Slovaquie », jouera donc la rencontre, certes en tant qu’immense outsider, mais avec un nouveau statut : celui de candidat pour une qualification à une grande compétition internationale. Une sacrée élévation en termes de rang, et qui vient récompenser une progression évidente ces dernières années. À mi-chemin, on s’en contentera déjà. Avant, comme toujours, de regarder encore plus haut.

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