Le Swift à la hauteur des espérances

Reversé en Conference League, le Swift se déplace sur la pelouse des Gallois de The New Saints, ce mardi à Oswestry (Angleterre), au deuxième tour de qualification (20h). À la hauteur en Ligue des champions, Hesperange doit poursuivre sur sa lancée.

L’adversaire

La saison dernière, The New Saints a terminé largement en tête de la JD Cymru Premier, championnat de première division du Pays de Galles, avec 83 points à l’issue du Championship (phase pour le titre entre les six premiers). Les joueurs de Craig Harrison ont explosé les compteurs avec 112 buts inscrits en 32 matchs, pour seulement 17 encaissés. Declan MacManus, attaquant écossais formé dans le mythique club d’Aberdeen en Écosse, a conclu le précédent exercice avec 33 buts et 8 passes décisives en 37 apparitions. Derrière lui, Ryan Brobbel, milieu offensif nord-irlandais, n’est pas en reste non plus : 23 buts et 19 offrandes en 42 apparitions sous le maillot de The New Saints pour le joueur formé à Middlesbrough, en Angleterre.

Pour autant, cette équipe, éliminée au premier tour de qualification à la Ligue des Champions face aux Suédois de BK Häcken, puise sa force dans son collectif et sa capacité à faire le dos rond. « On a analysé l’adversaire sur ces deux rencontres et c’est une équipe très solidaire », juge Carlos Fangueiro en conférence de presse. « Contre Häcken, ils ont commencé avec des lignes très basses et les onze joueurs derrière la ligne de ballon. Au fur et à mesure, avec de plus en plus de confiance, ils sont montés sur le terrain et ont pressé très haut. C’est une équipe qui s’adapte très bien pour bien défendre et avoir un compromis défensif. Sur les transitions offensives, ils sont capables de se projeter très rapidement en quelques secondes. C’est un collectif fort mais on est prêt, on a aussi deux manières de sortir le ballon en première phase de construction. »

Le stade et sa pelouse synthétique

The New Saints est un club gallois mais a la particularité de jouer en Angleterre, à Oswestry, de l’autre côté de la frontière. Particularité, le Park Hall, d’une capacité de 2 034 places, est équipé d’une pelouse synthétique. « C’est vraiment différent, on n’a pas l’habitude de jouer sur cette surface. On peut s’adapter mais eux ont l’habitude. On a de bons joueurs au niveau technique donc une fois qu’ils se seront adaptés, on pourra mettre en place notre idée de jeu. Ce terrain est assez long, il va y avoir des espaces. Nos joueurs savent qu’ils doivent venir chercher le ballon en appui, pendant que d’autres doivent chercher la profondeur. J’aime travailler de différentes manières pendant un même match », analyse Carlos Fangueiro. « Ce stade ressemble davantage à ceux du Luxembourg. En Slovaquie, l’ambiance était incroyable, il y avait du bruit du début à la fin. Je ne pouvais même pas parler à mes joueurs qui étaient à quinze mètres de mois, c’était impossible ! »

Les forces en présence

Pour affronter The New Saints, le Swift a connu quelques péripéties, heureusement sans gravité, avec trois joueurs arrivés lundi après-midi, quelques heures après le reste du groupe, pour des soucis de visa. Au complet, le groupe de Carlos Fangueiro voyage pour la première fois avec deux de ses nouvelles recrues : Jaime Simões et Rachid Alioui. « Physiquement, Rachid n’est pas encore prêt. Si j’ai besoin de le faire jouer quarante-cinq minutes, il le pourra sans problème, mais il n’a fait que deux semaines et demi avec nous. Je ne suis pas en stress, je sais que c’est un pro et qu’il va tout faire pour rattraper son retard le plus rapidement possible, mais sans risque, car c’est le plus important selon moi ». On devrait donc s’attendre à voir une composition d’équipe proche de celle alignée mercredi, au Stade de Luxembourg pour la réception du Slovan avec un système en 3-5-2. « Il faut toujours être équilibré, donc on va continuer avec notre système, sans prendre de risque défensivement mais en en prenant offensivement. On devient plus fort, petit à petit. Jaime est apte à jouer, mais n’est pas à 100% non plus. Même s’il a joué quarante-cinq minutes en amical à la Jeunesse il y a quelques jours, il a un peu de retard. Je préfère des joueurs à 100%. Ils peuvent débuter ou aller sur le banc, je vais voir. Il y a encore deux ou trois postes pour lesquels je ne suis pas encore sûr. »

Bratislava, match référence

Malgré l’élimination, la défaite face au Slovan Bratislava est pleine d’enseignements pour Carlos Fangueiro et son staff. Dominateurs pendant deux mi-temps sur les deux matchs, à la hauteur de l’événement, dans l’intensité, le pressing et la qualité technique, le Swift doit s’appuyer sur cette performance pour poursuivre sa progression. « Même si on a perdu, c’est notre match référence », estime Carlos Fangueiro. « Au-delà de notre travail offensif, à la perte de balle, tout le monde bossait et on récupérait le ballon instantanément. C’était incroyable. En termes de stratégie, idées de jeu, transitions offensives-défensives, chaque moment du jeu a été bon. Il y a tellement de choses à leur montrer à la vidéo et je veux leur montrer à la vidéo pour les motiver encore plus. »

Carlos Fangueiro au Swift, premier bilan

Arrivé il y a maintenant cinq semaines, Carlos Fangueiro dresse son premier bilan à la tête du Swift. Un nouveau système, un effectif remodelé, des recrues estampillées Dudelange et Portugal, l’entraîneur lusitanien impose peu à peu sa patte. « Je suis satisfait de mes joueurs parce que le message commence à très bien passer. J’ai senti qu’après la troisième semaine, ils commençaient à bien assimiler nos idées de jeu », juge Fangueiro. « Réussir dans cette idée de jeu, dans ce système et surtout dans l’animation, c’est ça qui fait la différence. En travaillant les automatismes offensifs, on a constaté que c’est un système et une idée de jeu qui plait aux joueurs, parce qu’ils s’aperçoivent qu’on a la possession et les joueurs aiment avoir le ballon. Ils prennent du plaisir avec cette idée de jeu ».

Face à Bratislava, les partenaires de Dominik Stolz, nouveau capitaine du Swift, ont appliqué à la perfection les idées de jeu de Fangueiro et son staff. « Les joueurs ont montré qu’ils n’avaient pas peur de jouer contre une telle équipe, avec un pressing haut. Ils n’ont peur de personne et peuvent jouer très haut contre n’importe qui, c’était le message que je voulais leur transmettre. Si un joueur a peur, il n’a pas la possibilité de jouer avec moi », poursuit Carlos Fangueiro.

Avant d’embraser une carrière d’entraîneur, l’ancien coach du F91 a évolué comme joueur au Portugal, en Angleterre ou encore en Grèce. Des expériences qui lui servent aujourd’hui dans son discours d’entraîneur. « En vingt ans de carrière, je n’ai jamais connu un coach qui me disait « Vas-y, je m’en fous si tu perds le ballon ». Je demande à mes joueurs d’aller provoquer les duels offensivement. J’adore les joueurs qui ont du caractère, qui n’ont pas peur. Même si tu perds la balle une fois, deux fois, quatre, cinq ou mille fois, une fois que tu passes ton adversaire, je sais que tu vas faire mal. Mes joueurs savent que je suis là pour les protéger et leur donner une confiance total, surtout pour le travail offensif. Ce type de discours fait du bien aux joueurs parce qu’ils savent que si ça ne marche pas, je suis là pour les protéger et si ça marche, c’est magnifique, tout le monde en sort gagnant. »

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