Il aura fallu attendre la troisième édition du Dribble d’Or pour voir la portière du Racing Football Club Union Luxembourg glaner son premier trophée de meilleure gardienne. Une évidence, qui aura pris – selon nous – bien trop de temps à se réaliser.
La mise en place d’un vote permet, en bien des manières, de s’offrir une tranquillité quant à une potentielle accusation de subjectivité vis-à-vis des récompenses individuelles. En mettant en place un processus démocratique, on s’assure là que le futur vainqueur ne souffre d’aucune contestation, tant la parole et l’opinion de chacun ont été respectées. Le résultat final ne nous empêche néanmoins pas de pouvoir analyser avec, évidemment un intérêt certain, mais aussi quelques interrogations sur les choix de certains ici ou là. En ce sens, les deux premières éditions du Dribble d’Or nous ont logiquement fait nous poser quelques questions et en particulier la seconde édition, qui avait vu Andrea Burtin terminer « seulement » sur la troisième marche du podium dans la catégorie « Meilleure gardienne de Ligue 1 Dames ». Loin de nous l’idée de critiquer Lucie Schlimé ou Jana Robin, toutes deux autrices d’une excellente saison l’an passé. Mais, au des résultats, et des performances de Burtin et de son club ces dernières saison, son absence de trophée en or non semblait incongrue, tant, lorsqu’on discute ci et là avec les observateurs de Ligue 1 Dames, tous sont unanimes pour l’ériger comme la plus forte.
Une anomalie dorénavant corrigée, avec le succès de la portière du Racing Club pour cette édition 2023. Une victoire qui récompense tant la régularité dans ses performances de la gardienne que les résultats de son club qui, encore une fois, va remporter la Ligue 1 Dames au Luxembourg, avant de potentiellement s’octroyer un nouveau doublé avec la finale de la Coupe à venir. Un palmarès qui continue de s’allonger, saison après saison, et qui porte évidemment l’empreinte d’Andrea Burtin, toujours aussi vitale dans les cages. Sur la saison complète, la gardienne a réussi la prouesse de terminer quinze rencontres sans encaisser de pions.
Pour Burtin, qui a participé à plus d’une centaines de matchs en deuxième division française et est vite devenu intouchable au Racing Football Club Union Luxembourg, la progression fulgurante du club de Luxembourg-Ville est aussi due à son arrivée, et son importance sur les terrains comme en dehors. Faisant preuve d’un leadership évident, la gardienne n’hésite pas à haranguer ses coéquipières pour aller chercher le maximum d’entre elles, y compris dans des rencontres où l’enjeu n’est plus réellement présent. Une recherche constante de la perfection, mais aussi un niveau d’exigence extrêmement élevé, tant pour elle que pour ses partenaires. Ce qui explique aisément des performances de haut acabit, avec une polyvalence folle, qui lui permet de n’avoir que très peu de points faibles, et bien entendu un grand nombre de points forts.
Au vu de la personnalité de la portière, il ne fait nul doute que le trophée qui l’intéressera le plus est la finale de coupe à venir plutôt que cette distinction individuelle. Mais on peut aussi arguer qu’après tant d’années à rayonner au sein de l’équipe la plus dominatrice du championnat, Andrea Burtin peut se satisfaire – à juste titre – de recevoir la reconnaissance de ses pairs, après une nouvelle année, encore une, faite de belles performances et succès collectifs. Et voilà bien là un trophée qui ne devrait faire preuve d’aucune contestation.
