Le Luxembourg affronte le Portugal, lundi soir à l’Estádio Algarve (20h45). Trois jours après leur victoire face à l’Islande, les joueurs de Luc Holtz ont l’espoir de poursuivre leur série pour continuer à rêver d’Europe.
Il avait fallu seulement neuf minutes à Cristiano Ronaldo pour débloquer le compteur du Portugal au Stade de Luxembourg, en mars dernier. En l’absence de CR7, suspendu pour un troisième carton jaune reçu en Slovaquie vendredi, Gonçalo Ramos va démarrer à la pointe de l’attaque de Roberto Martinez. Le nouvel attaquant du PSG, qui avait crevé l’écran au Qatar et originaire d’Olhão, à une vingtaine de kilomètres de l’Estádio Algarve, la joue collectif et ne tire pas la couverture en l’absence de la star de la sélection lusitanienne. « Le plus important, c’est l’équipe. Je vais essayer de marquer pour aider le groupe. C’est toujours spécial de jouer ici et ma famille est d’un très grand soutien. »
Au match aller, le Luxembourg avait pris l’eau en l’espace d’une demi-heure (0-4), avant d’en prendre deux buts anecdotiques en seconde période. Depuis, Les Roud Léiwen ont renversé la vapeur avec trois victoires consécutives, face au Liechtenstein, la Bosnie-Herzégovine et l’Islande, vendredi. « La réaction du groupe a été fantastique », reconnaît Luc Holtz. « C’est dû à certaines choses, mais aussi à un peu de chance comme il en faut de le football. On espère que le scénario sera différent du match aller, même si on affronte la meilleure équipe du groupe. »
« Avec leur trois victoires, le luxembourg devient un rival. »
ROBERTO MARTINEZ
Pourtant, s’il y a un monde d’écart entre le Portugal et le Luxembourg – privé de Mathias Olesen, blessé à l’ischio-jambier et Christopher Martins Pereira suspendu – le Luxembourg est perçu comme un adversaire redoutable et Roberto Martinez ne prend pas de haut la sélection du Grand-Duché. Bien au contraire. « Au match aller, on a mis beaucoup d’intensité et on a su marquer assez tôt pour se rendre le match facile. Chaque match détient sa vérité. On ne s’attend pas à affronter une équipe du Luxembourg différente. Avec leur trois victoires, le Luxembourg devient un rival et a gagné beaucoup de confiance. C’est une équipe très bien organisée. Ils sont rapides sur les contre-attaques. C’est une véritable arme pour faire un résultat hors de leurs bases, donc nous devons être concentrés. »
Le sélectionneur de l’Islande, Åge Hareide, en fait également le favori pour la deuxième place, aux côtés de la Slovaquie. « Ça fait toujours plaisir d’entendre ça, même si je ne sais pas si c’est un moyen de mettre la pression sur nous », réagit Luc Holtz. « Ça ne change rien pour nous, on garde la tête sur les épaules. On sait qui à quelles qualités, mais on va jouer avec du cœur, du plaisir et avec confiance, parce qu’on sait qu’on a rien à perdre. »
« ON EST CAPABLE DE GÉRER LA PRESSION. »
LAURENT JANS
En constante progression, le Luxembourg se dresse face à une Montagne en Algarve, lundi soir. Pour tenter de déjouer les pronostics, y compris ceux de l’entraîneur, Laurent Jans et ses partenaires doivent poursuivre sur la même lancée qui les a conduits à croire en un possible rêve européen l’été prochain. « Depuis nos performances en phases de groupe de Nations League, où on a vu qu’on pouvait atteindre la première place, on s’est rendu compte qu’on était capable de gérer cette pression », confie le capitaine. « On voulait absolument gagner vendredi en sachant qu’on avait ce match super difficile trois jours après. On a célébré dans les vestiaires mais on n’a pas eu le temps de trop fêter, car il fallait vite se concentrer à 100 % sur ce match. »
En route vers l’exploit… et l’Euro ?
Avec dix points, les Roud Léiwen cuvée 2023 ont égalé le record de la génération 95 qui tentait d’accéder à l’Euro 96. Face au Portugal, il est difficile néanmoins d’imaginer les partenaires de Danel Sinani réaliser l’exploit, mais le rêve est permis. « Je n’ai pas compté de point dans mes calculs sur ce match. Je n’aurai pas pensé avoir autant de points aujourd’hui, surtout avec des déplacements délicats en Bosnie-Herzégovine et en Slovaquie, où ce n’est jamais évident et où on a pris quatre points. Nous avons la confiance et la motivation car nous savont qu’il y a une très belle chose à accomplir, mais les matchs d’octobre et novembre seront plus importants. J’espère que le Portugal prendra un maximum de points sur les quatre derniers matchs. Pour qu’ils fassent un faux pas demain, il faudra beaucoup de chance. On aune position très interessante et cette deuxième place se joue entre la Slovaquie, la Bosnie-Herzégovine et le petit Luxembourg. On va essayer de déranger cette hiérarchie qu’il y avait au départ dans le groupe. Si on peut créer la surprise ? Il y a toujours des surprises. En 2017, on est allé faire match nul face à l’Équipe de France à Toulouse, qui a été sacrée championne du monde quelques mois plus tard. Je ne serai pas contre une surprise demain », conclut Luc Holtz. Après avoir tenus en échec les Bleus dans le Sud de la France, un exploit des Roud Léiwen dans le Sud du Portugal les rapprocherait un peu plus d’une historique qualification à l’Euro 2024.
