Après un long round d’observation, l’Argentine a plié la rencontre contre la Croatie en cinq minutes, avant de confirmer en seconde période (3-0). Lionel Messi et les siens sont en finale de la Coupe du Monde !
C’était la demi-finale que tout le monde attendait. Un choc continental entre l’Argentine et le Brésil, deux des plus grandes nations du football, et éternelles rivales. Pourtant, le clash tant désiré n’aura pas lieu. La faute à une équipe de Croatie encore formidable d’abnégation et qui, aux tirs aux buts, a brisé le rêve de toute la nation auriverde. Les hommes de Zlatko Dalic retrouvaient donc, à nouveau, le dernier carré d’une coupe du monde après 1998 et 2018. Face à eux, l’Argentine, en mission, et portée par le dernier baroud d’honneur d’un certain Leo Messi. Elle aussi qualifiée aux penaltys contre la Hollande, l’Albiceleste ne pouvait évidemment pas prendre cette demi-finale à la légère. D’abord, car l’adversaire du soir est devenu réputé pour surprendre son monde. Mais aussi car, à 90, voire 120 minutes d’une finale de Coupe du Monde, les jambes peuvent trembler, alors que 46 millions de personnes attendent un troisième sacre mondial.
Après le calme, la tempête
Avec cet enjeu monstrueux, c’est sans surprise que la rencontre démarre sur un rythme loin d’être passionnant. Opposant deux équipes qui se craignent, et qui ne veulent surtout pas concéder la moindre opportunité, le match prend du temps à s’emballer. L’Argentine a beau tenir la gonfle, le bloc bas croate, conjugué au désir de ne surtout pas s’exposer aux contres, offre une rencontre fermée. Crispée, l’Albiceleste va progressivement prendre le contrôle de la rencontre, au point de s’offrir la première frappe cadrée de la rencontre : une tentative lointaine de McAllister, que Likavovic dévie des deux mains. En face, la Croatie semble parfaitement à l’aise à l’idée d’attendre tranquillement et bloquer toute velléité adverse. Sur une offensive parfaitement amorcée par Modric, les vices-champions en titre vont s’offrir leur seule opportunité de cette première mi-temps sur une frappe de Perisic qui s’envole. Une incursion dans le camp adverse vite regrettée : sur le contre, Alvarez est trouvé en profondeur et fonce au face à face. L’attaquant tente la frappe – déviée – avant de percuter le gardien. L’arbitre de la rencontre décide de siffler penalty pour un contact certes indubitable, mais néanmoins dur à analyser. Pas de quoi faire cogiter Leo Messi, qui balance une ogive pleine lucarne pour faire passer l’Argentine devant (1-0, 34e). Sonnée, la Croatie va tomber au tapis quelques minutes plus tard : Alvarez, encore lui, profite d’une déviation de Messi pour s’offrir un raid solitaire de cinquante mètres. L’attaquant profite de deux contres favorables avant de fusiller Livakovic, qui ne peut qu’assister, impuissant, au but du break (2-0, 39e). Le portier va néanmoins éviter la déroute totale par le biais d’une formidable parade sur une tête de McAllister qui aurait définitivement plié la rencontre. Pas de quoi néanmoins réconforter les croates, de retour aux vestiaires avec un retard conséquent de deux buts.
Messi, virevoltant, porte son équipe en finale
Dos au but, la Croatie doit réagir et se dévoile, consciente qu’il lui faudra marquer par deux fois pour arracher les prolongations. Mais les joueurs de Zlatko Dalic, peu habitués à faire le jeu, se heurtent à une équipe argentine confortable au moment d’attendre son adversaire. C’est d’ailleurs la nation sud-américaine qui s’offre la première vraie belle opportunité de cette seconde période, lorsque Messi, après un une-deux, met à contribution Livakovic. La Croatie croit reprendre espoir aux alentours de l’heure de jeu, mais, malgré la confusion lors d’une action brouillonne, ne réussit pas à percer le verrou adverse. Quand bien même Modric offre une somptueuse performance au crépuscule de sa carrière, la Croatie ne réussit pas à mettre à mal le bloc argentin, plutôt à l’aise au moment de défendre son break d’avance. Et l’Albiceste peut profiter, encore une fois, de son astre argentin : une accélération phénoménale côté droit, une balle portée sur plus de quarante mètres, et un caviar pour Julian Alvarez, qui plie définitivement la rencontre (3-0, 69e). Un pion qui éteint toutes les velléités croates adverses et qui permet à l’Argentine, et un public toujours aussi bruyant, de profiter des vingt dernières minutes de la rencontre. Malgré une défaite embarrassante contre l’Arabie Saoudite au moment de débuter la compétition, la nation sud-américaine a atteint son objectif : elle est en finale de la Coupe du Monde. Portée, encore une fois par un Messi toujours aussi déterminant, l’Argentine saura demain, quel sera son adversaire pour son match le plus important du 21e siècle. Mais peut déjà savourer cette qualification, maintenant à 120 minutes, au grand maximum, d’une des plus belles pages de son histoire.
