Défait deux fois en autant de rencontres depuis la reprise, Differdange s’enfonce de plus en plus au classement, avec une inquiétante 9e place. Avec seulement six points d’avance sur les places de barragiste, l’heure est à la remise en question du côté du FCD 03.
Pour Differdange, la défaite 4-2 à Pétange ce dernier week-end a évidemment laissé des traces. Pas seulement sur le plan comptable, avec un résultat qui enlève là quasiment tout espoir d’entamer une remontée vers les places européennes. Mais aussi car le scénario du match ressemble à s’y méprendre à une rencontre perdue, trois mois auparavant, dans le derby contre Niederkorn. « Comme contre le Progrès, on mène 2-0, et on prend un but juste avant la mi-temps qui nous met un coup derrière la tête » détaille Trani, milieu au sein du FCD03. « Les adversaires reviennent alors avec d’autres intentions, et on craque… » De là à y voir une fragilité mentale ? « De tout ce que je vois à l’entraînement, je n’ai pas l’impression de voir un problème de confiance. Après, peut-être que le jour du match, mentalement, on est fragilisé. C’est difficile à expliquer… ». Le capitaine du club Geoffrey Franzoni, lui, assure qu’englué dans une spirale négative, la confiance du groupe en prend forcément un coup. « C’est sûr que quand tu enchaînes les défaites, c’est une atmosphère compliquée. Il va falloir une victoire pour trouver un nouveau déclic. Mais les erreurs qu’on a pu faire récemment peuvent aussi s’expliquer par une confiance moins élevée. »
« que cela soit en 4-3-3, en 4-4-2 ou en 3-5-2, c’est aux joueurs de faire les efforts sur la pelouse »
Geoffrey Franzoni
Il ne fait peu dire que l’ère Léoni, jusqu’à présent, n’a pas été une franche réussite. Intronisé à la place d’un Pedro Resende limogé à la surprise générale, le coach n’a pour le moment pas réussi à insuffler la bonne dynamique à un groupe qui patauge dorénavant dans le ventre mou. De là à endosser la responsabilité des résultats décevants jusqu’à présent ? « Je pense que le coach essaie encore de trouver la bonne formule », explique Geoffrey Franzoni. « On a fait une super préparation, où l’on a affronté des bonnes équipes. Après, on reprend par une défaite contre Strassen en 3-5-2. L’entraîneur a décidé de changer à nouveau contre Pétange avec une défense à quatre, donc je pense qu’il cherche encore à maximiser le tout. Mais fondamentalement, que cela soit en 4-3-3, en 4-4-2 ou en 3-5-2, c’est aux joueurs de faire les efforts sur la pelouse ».
Ces joueurs, justement. Après un début de saison prometteur auréolé de deux superbes performances en Coupe d’Europe, l’effectif n’a pas réussi à retrouver la même mainmise sur le jeu. « Je pense que la belle campagne européenne a peut-être fait du mal », continue le capitaine du club. « On s’est peut-être vus un peu trop beau, à nous dire que la BGL Ligue était une partie de plaisir. Or, on voit bien que c’est un championnat très compliqué… »
Un championnat compliqué que l’effectif doit maintenant disputer sans Bertino Cabral, parti lors de la trêve hivernale. Un départ lors des tout derniers instants du mercato, qui joue forcément dans les résultats du groupe. « C’était évidemment un élément important de l’équipe. On s’était habitué à certains automatismes, et c’est sûr qu’avec le nombre de buts marqués, cela apportait à l’équipe » confirme l’ancien joueur d’Hostert. Un avis partagé par Franzoni, qui rappelle que le buteur n’a pas été le seul talent offensif à quitter le club cette saison : « Avec Bertino Cabral et Andy Buch, c’était pratiquement 60% de nos buts marqués l’an passé. C’est compliqué de les remplacer. Maintenant, ils ne sont plus là, et c’est aux joueurs qui sont toujours ici de réussir à en faire autant ».
Une difficulté à trouver le schéma optimal, des excellentes entames de matchs gâchées par des retours de l’adversaire, le départ de Bertino Cabral au mercato : tant d’ingrédients qui expliquent la dégringolade au classement d’une équipe qui, l’an passé, avait arraché la seconde place lors de la dernière journée. Une triste 9e place, qui oblige d’ailleurs presque l’effectif à aujourd’hui regarder vers le bas : « En regardant le classement après Pétange, je me suis dit qu’il fallait en effet peut-être arrêter de regarder devant mais bien plus derrière » confirme Franzoni. « Cela fait treize ans que je suis ici, et je n’ai jamais connu cette situation. Maintenant, c’est comme ça. Ce n’était pas les objectifs du club, mais il faut prendre la situation comme elle est. Il va maintenant falloir gagner rapidement pour s’éloigner de la zone dangereuse ».
Précisément, avec des rencontres face à Ettelbruck, le Fola, Mondercange et Mondorf lors des quatre prochaines journées, Differdange va affronter des équipes inférieures sur le papier. L’occasion idéale de faire le plein de confiance et de points ? « On n’a plus le temps, on est dans l’urgence » assène sans fioritures Trani. « Pour que tout le monde soit satisfait, il faut gagner les quatre matchs. Il faut simplement se dire que dans la situation où l’on est, on ne peut pas faire pire. Donc on doit prendre les matchs les uns après les autres, ne pas réfléchir à plus loin, et prendre les trois points ». Premiers éléments de réponse ce week-end, lors d’un match contre la lanterne rouge Ettelbruck. Une rencontre dans laquelle tout autre résultat qu’une victoire serait une sérieuse déconvenue. Encore une.
