Andreia Machado : « Je ne voulais plus rejouer » 

De retour sur les terrains depuis le début de la saison après une très longue absence pour blessure, la joueuse internationale luxembourgeoise Andreia Machado de 27 ans nous parle de son parcours, ses doutes, ses objectifs et ses ambitions dans son nouveau club le FC Mamer et en sélection.

Comment t’es née cette passion pour le football ?

Ma passion pour le football est là depuis que je suis née. Mon père jouait au foot quand j’étais petite donc j’allais le voir jouer. Tous les dimanches, j’allais avec mon parrain voir le match de l’équipe du village au Portugal. Toute la famille est fan de foot ! Donc soit on jouait au foot dehors, soit à la maison il n’y avait que du foot à la télé, donc ça s’est fait naturellement. Mon frère joue en BGL également (ndlr : gardien de but de Mondorf-les-Bains), tout le monde baigne dans cet univers. Moi je n’ai que commencé à jouer au foot plus sérieusement quand je suis venue au Luxembourg. J’ai commencé au Progrès avec les garçons, puis chez les Dames. Ensuite j’ai évolué à Bettembourg puis au Racing, avec un bref retour à Niederkorn, et depuis le début de saison j’ai rejoint le FC Mamer.

Tu as signé au FC Mamer cette saison, qu’est-ce qui t’a motivé sur ce choix, comment s’est passé la première partie de saison avec ta nouvelle équipe ?

Je voulais être dans une équipe compétitive et à la fois avec un esprit d’équipe où la bonne ambiance est présente donc Mamer était le choix le plus logique pour moi. Je pense que le bilan est positif, même si on sait qu’on est capable de faire mieux. On est à 5 points de la première place et à 1 point de la deuxième. Et en coupe, on est en quart de finale (ndlr :qui se jouera ce samedi face au SC Ell à 19h) donc tout est possible encore.

Tu as eu une longue absence avec une rupture des ligaments croisés avec complications. Peux-tu nous en dire plus sur tes craintes, tes doutes, ton retour ?

J’étais absente pendant 2 ans ! J’avais perdu l’envie du foot, à un moment je ne voulais même plus rejouer. Heureusement que ma famille et mes amis ne m’ont jamais lâché. Grâce à eux, je me suis remise au travail et ça a fini par payer, ils avaient raison. Au début, je redoutais beaucoup le retour sur le terrain. Je me sentais prête, oui, mais j’avais très peur de me blesser encore une fois parce que je savais que ça serait fini cette fois. Heureusement j’ai été encadré par des gens au top que ça soit Jérôme du LIHPS, les kinés de la clinique d’Eich, mon kiné Yannick Zenner, Kevin, le prepa de la sélection. Ils m’ont tous mis dans les meilleures conditions possibles pour retourner sur le terrain sans aucune crainte. Le premier match ça a été un soulagement énorme de savoir que c’était le « enfin » et ça s’est très bien passé. J’ai commencé à jouer progressivement, j’avais de plus en plus de minutes, mais le vrai retour pour moi c’était lors du premier match international. L’intensité, le niveau et surtout les duels sont plus exigeants et savoir que tout s’est bien passé, sans craintes, douleurs, gêne et surtout réussir à jouer la tête vide, c’était pour moi la vraie confirmation que j’étais de retour. Il y a encore du travail à faire au niveau physique. Deux ans, ça ne se rattrape pas en trois mois, mais ça va venir. Je n’en doute pas.

Après cette longue absence où tu reviens de loin, tu as enfin retrouvé la sélection. Comment s’est passé ton retour et notamment ce dernier rassemblement à Malte avec deux confrontations ?

Ça fait super plaisir d’être à nouveau en sélection, le groupe est au top. Pour moi c’était très important après la blessure d’être appelée et de jouer des matchs internationaux où le niveau et l’intensité sont supérieurs aux matchs de championnat au Luxembourg. C’était un défi personnel et je suis contente que tout se soit bien passé jusqu’à maintenant. Sur le rassemblement à Malte je suis un peu mitigée, je pense que vu tous les changements qu’il y a eu entre le dernier match et maintenant, on avait des joueuses très jeunes avec nous mais on a vu que le groupe vit bien malgré tous les changements. Malheureusement sur le terrain on n’a pas su répondre présente au premier match et le deuxième je pense que l’on était meilleures, mais cela n’a pas suffi. Il faut aussi dire qu’elles sont en plein championnat déjà et nous on ne démarre que le 25 février avec la coupe. Physiquement, cela s’est vu et a clairement joué sur le rythme. On a tout de même appris pas mal de choses avec les deux matchs. On aura la possibilité de corriger et faire mieux en avril j’en suis sûre.

Tu connais la sélection depuis de très nombreuses années. Quels changements et évolutions as-tu noté ?

L’évolution, je pense qu’elle est évidente : les attentes sont plus hautes, l’exigence aussi et les filles répondent présentes. Nous voyons déjà pas mal de jeunes à l’étranger ce qui est très bien pour elles individuellement mais également pour la sélection. Je pense que la relève est assurée !

Quelles sont tes ambitions personnelles et collectives pour cette deuxième partie de saison ?

Sur le plan personnel, je veux simplement aider au maximum l’équipe en championnat et en coupe. Je veux aussi être prête à aider la sélection également pour les matchs à venir ainsi que pour la Nations League. Collectivement avec Mamer, c’est d’aller le plus loin possible en coupe et diminuer le plus possible l’écart avec le premier. Quant à la sélection, on regarde match par match. Je pense que le plus important est d’évoluer ensemble et faire le meilleur résultat possible lors de la NL.

Propos recueillis par Betty Noel

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