Florian Bohnert : « Ce repositionnement, c’est la meilleure décision de ma carrière »

Repositionné latéral droit il y a bientôt un an, Florian Bohnert s’épanouit à un poste auquel il ne se pensait pas prédestiné, et ça lui réussit plutôt bien. Il s’est confié sur sa saison, son avenir en sélection et son objectif de trouver un projet ambitieux dans un club professionnel, sans pour autant brûler les étapes.

Comment analyses-tu le début de saison du Progrès Niederkorn ?

C’est une saison assez mouvementée. On a fait de très bons matchs qu’on a parfois perdus, comme à Hesperange en début de saison, et d’autres où l’on a moins bien joué, mais qu’on a gagnés, à Ettelbruck par exemple. Donc pour la suite de la saison, on doit être plus constants dans nos performances parce qu’on varie trop selon les semaines. Le plus important, c’est qu’on soit toujours dans la course pour la troisième place du championnat, qui est qualificative pour la Coupe d’Europe, en sachant que le titre se jouera à coup sûr entre le Swift Hesperange et le F91 Dudelange.

D’un point de vue personnel, comment se passe ton début de saison

Ça a été un peu dur en début de saison, mais au fil des rencontres, je me suis senti beaucoup mieux. Le seul point négatif, ce sont mes statistiques. Au niveau des buts et des passes décisives, il faut encore que je progresse.

L’année dernière, tu as été repositionné latéral droit par Stéphane Léoni. Comment en es-tu venu à jouer à ce poste-là? Y a-t-il eu des discussions avec le coach?

En vérité, les premières discussions à ce sujet ont eu lieu il y a un certain temps avec le sélectionneur, qui voyait en moi un certain potentiel pour jouer latéral droit. Seulement au début, ça ne m’intéressait pas trop, je préférais jouer uniquement dans le secteur offensif, mais quand j’ai évolué sous les ordres de Stéphane Léoni et qu’il m’a lui aussi parlé de cette position, je me suis dit qu’il faudrait essayer. Ce fut finalement la meilleure décision de ma carrière. J’arrive à beaucoup mieux exprimer mes qualités sur le terrain, en sachant que je peux toujours dépanner en tant qu’ailier.

Tu as performé à ce poste et depuis, tu t’y es installé durablement. Comment est-ce que tu analyses ce repositionnement?

J’ai joué huit ans en tant qu’ailier, donc je connais toutes les facettes des côtés et je pense que ma polyvalence peut apporter beaucoup. C’est quelque chose que les entraîneurs apprécient généralement, notamment lors d’un changement de système. Donc latéral droit, ailier ou piston dans un système en 3-5-2, tout ce qui me permet de faire jouer entre autres ma vitesse en ligne droite me convient.

L’année dernière, lors du rassemblement d’octobre, Luc Holtz avait dit de toi que tu n’exploitais pas ton potentiel au maximum et que tu n’étais pas assez décisif. Comprenais-tu son ressenti?

Oui, je pense qu’il avait raison à 100 %. J’étais revenu au pays et après un très bon début de saison, j’ai eu un coup de mou, perdu du rythme, je n’étais pas très en forme et j’ai enchaîné quelques mauvais matchs en BGL Ligue. Ça ne suffisait tout simplement pas pour la sélection. Le coach me l’a fait savoir et c’est le ressenti que j’avais également. Mais ça m’a en quelque sorte aidé à me remettre dedans pour faire une belle saison. Ça a été un mal pour un bien, finalement.

© Albert Krier

Depuis, tu as été retenu lors des quatre derniers rassemblements et tu as effectué de belles apparitions sous le maillot de la sélection. Qu’est-ce que tu as changé depuis

Un petit peu tout. Il y a eu une grosse remise en question. Quand on ne vous retient pas en sélection, vous vous remettez plus en question qu’en temps normal. Donc j’ai travaillé dur pour montrer que j’étais capable et depuis, j’ai pu élever mon niveau en club et en équipe nationale, j’ai retrouvé confiance. Je ne suis pas reparti à zéro, mais je me suis remis dans le droit chemin.

Vous avez discuté de ça avec le sélectionneur?

Pour être franc, il m’a téléphoné et m’a dit grosso modo la même chose que lors de l’annonce de la liste. Il m’a surtout fait comprendre que je ne jouais pas sur mes qualités et m’a dit ce qu’il attendait de moi, son ressenti. Je l’ai bien compris et j’ai réussi à changer ça.

Ça fait maintenant deux saisons que tu as rejoint la BGL Ligue après un passage chez les équipes de jeunes en Allemagne. Ton objectif, à terme, c’est de retrouver le monde professionnel?

Oui, bien sûr. C’est un objectif depuis que je suis revenu au Luxembourg. J’ai toujours dit que c’était pour retrouver le monde professionnel, mais pas sans un certain niveau. Je n’envisage plus de partir dans n’importe quel championnat. Je préfère attendre d’avoir une belle proposition. Il y a déjà eu quelques contacts très intéressants qui n’ont finalement pas abouti. C’est parfois frustrant, mais l’objectif reste le même.

Qu’est-ce qui t’a manqué pour passer ce palier plus tôt?

C’est assez simple. En Allemagne, j’ai joué au Schalke 04 et à Mayence et, en tant qu’ailier, pour sortir d’une équipe U23 avec beaucoup de joueurs à gros potentiel, c’est important d’être décisif et de faire des saisons avec beaucoup de buts et de passes décisives. Et ça, ça a été l’un de mes problèmes pour sortir du lot. En tant que Luxembourgeois, c’est peut-être déjà plus compliqué de passer les paliers que pour les joueurs allemands, mais à mes yeux, il est clair que je n’ai pas été assez décisif pour être sur la liste d’autres clubs qui évoluent au très haut niveau. 

Est-ce que tu as une part d’inquiétude en toi sur le fait de continuer en BGL Ligue avec un sélectionneur qui attend de plus en plus de ses joueurs qu’ils évoluent dans un championnat professionnel?

On sait bien que si on reste longtemps au Luxembourg, on ne fera plus partie de l’équipe nationale. Donc je mets tout en œuvre pour être performant en club et en sélection. Le marché du football est un monde compliqué, mais comme je l’ai dit, je ne partirai pas juste pour partir. J’attendrai le bon club et le bon projet, et si d’ici là je ne suis plus sélectionné car je joue toujours en BGL Ligue, il faudra l’accepter. Si l’équipe nationale ne compte que des joueurs évoluant dans des championnats professionnels, je serai le premier heureux et son premier supporter. Mais pour l’instant, j’essaie simplement de faire les meilleures performances pour continuer à être appelé et attirer un beau projet.

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