Henrique Da Silva : « Un match à oublier au plus vite »

Une scène surréaliste s’est déroulée hors caméra à Steinsel le weekend dernier. L’équipe visiteuse, Weiler-la-Tour, a en effet vu deux de ses joueurs écoper d’une carte rouge pendant la mi-temps en raison d’une bagarre. C’est donc à neuf que les Yellow Boys commençaient la deuxième mi-temps et ils se sont finalement inclinés 1-0 dans les derniers instants de la rencontre. Nous avons contacté le capitaine Henrique Da Silva pour recueillir son analyse à froid. 

« C’est très frustrant »

Vous avez commencé la saison à 100 à l’heure en gagnant à Rodange, vous êtes d’ailleurs les seuls à leur avoir pris des points, mais ensuite vous avez enchaîné des courtes défaites contre Mersch, à Grevenmacher, contre Medernach et ce weekend à Steinsel…

Tous ces matchs, on les a perdus en fin de rencontre. On vit une période difficile et frustrante. On encaisse un bon nombre de buts sur des erreurs évitables et ça nous a coûté beaucoup de points. La qualité, on l’a largement. On a un groupe fantastique et on vit super bien ensemble. À l’entraînement, on montre des choses exceptionnelles. Mais en match… Il y a toujours un moment où on a un coup de moins bien et on le paie cash immédiatement. 

Sur les dernières semaines, on peut dire que l’effectif a accumulé beaucoup de frustration…

Oui. Surtout quand on voit la qualité qu’on a. Personne n’aurait pensé qu’on serait à cette position après cinq matchs. Surtout avec le match plein qu’on a livré à Rodange. On est repartis de là avec les trois points. Il n’y a pas beaucoup d’équipes qui y parviendront. Derrière, on perd contre Mersch à la dernière minute. On perd à Grevenmacher sur un pénalty. Et ça a continué. Samedi dernier, on reprend la deuxième mi-temps à neuf. On tient, mais à nouveau, on encaisse en toute fin du temps réglementaire. C’est très frustrant.

Justement, qu’est-ce qui s’est passé à la mi-temps ? Vous quittez la pelouse à onze, mais vous ne remontez qu’à neuf, et on apprend soudainement que deux de vos joueurs ont écopé d’une carte rouge.

Je parlais calmement avec l’arbitre et on se dirigeait vers les vestiaires. Soudain, on a vu une grosse échauffourée. Les gens couraient dans tous les sens. C’est l’adjoint qui a vu ce qui s’est passé et il a tout expliqué à l’arbitre principal. Après, celui-ci est revenu vers moi, parce que je suis capitaine de l’équipe, et il m’a expliqué que l’échauffourée s’est en fait passée entre deux joueurs de chez nous (n.d.l.r. Popovic et Ghaz) et qu’il devait appliquer le règlement et leur donner à chacun une carte rouge. On remonte donc sur le terrain à neuf, mais on fait quand même un sacré boulot. On arrive à défendre énormément et on les empêche d’ouvrir le score. On parvient même à se procurer deux occasions. Et puis sur le tout dernier corner, on prend un but. C’est un match à oublier le plus rapidement possible. 

Il n’y avait donc que des joueurs de Weiler dans l’échauffourée ? 

Apparemment, oui.

Donc, la bagarre s’est déroulée juste avant que vous ne rentiez aux vestiaires. Qu’est-ce qui s’est dit après, dans les vestiaires à la mi-temps ? 

On a dit que ce qui était arrivé était arrivé et qu’on ne saurait pas revenir en arrière. Mais on a dit aussi qu’on était un groupe assez solide et intelligent. Il faudrait travailler un peu plus. Il faudrait continuer à faire les efforts les uns pour les autres, mais encore plus intensivement. Si on était parvenus à partir de là avec un nul avec deux joueurs de moins, alors mentalement, ça aurait fait beaucoup de bien… On peut être fiers d’avoir tenu aussi longtemps, mais on est en majorité trop compétiteurs pour s’en contenter. Après le match, on a fait tout de suite notre auto-critique. On a dit qu’on a touché le fond et que maintenant, on ne pouvait que remonter et on allait le faire tous ensembles pour ramener Weiler à sa vraie place.

Est-ce qu’il y a eu des conséquences prises au sein du club pour ces deux cartons rouges ? 

S’il y a des sanctions, je pense que ce n’est pas vraiment à moi à les communiquer. Forcément, il y aura des conséquences, mais on ne sait pas encore lesquelles. C’est aux dirigeants à prendre cette décision. 

Est-ce qu’il y a eu une réunion de crise ?

Non, on a immédiatement repris l’entraînement avec les bonnes paroles du coach (n.d.l.r. Roni Souto) et du staff. Ils nous ont rassuré en nous disant qu’à un moment donné, le vent va tourner. On va réussir à renverser la vapeur pour enchaîner des résultats positifs et démarrer une série pour enfin lancer notre championnat. 

« Retrouver le plaisir de gagner »

Le calendrier ne vous fait pas de cadeau. Vous rencontrez Canach, une équipe qui n’a pas besoin de beaucoup d’occasions pour marquer. C’est un match compliqué qui s’annonce, surtout avec deux défenseurs suspendus… 

Oui, c’est vrai. On sait bien qu’ils ont de très bons joueurs et une attaque qui marque très souvent. De notre côté, on perd deux joueurs clés qui vont nous manquer, mais le coach a fait en sorte d’avoir un effectif étoffé dans tous les secteurs. On a tout en main pour ne pas perdre en performance. Je pense que ce sera un beau match à voir et qu’on peut les surprendre. C’est ce que j’attends de nous et je pense que c’est pareil pour toute l’équipe. On doit renouer avec la victoire pour retrouver le plaisir de gagner et pouvoir fêter chez nous, avec nos supporters. Il faut tout faire pour démarrer une série. 

Terminons en parlant de vos objectifs pour la suite de la saison. À quelle place voyez-vous terminer Weiler-la-Tour dans ce championnat ? 

Dans les cinq premiers.

Propos recueillis par Andy Foyen

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