Telmo Matos : « Il n’y a pas d’âge pour jouer au footgolf »

Nous sommes partis découvrir ce sport encore méconnu qu’est le footgolf en posant quelques questions à Telmo Matos, champion national en titre de la discipline. 

Est-ce que vous pouvez nous expliquer en quelques mots ce qu’est le footgolf ?

On a les mêmes règles et le même vocabulaire qu’au golf, on a également un dress code imposé avec notamment des chaussettes jusqu’aux genoux et un bermuda. La seule différence avec le golf, c’est que nous avons des trous qui sont en dehors des greens et qui sont forcément un peu plus larges pour que le ballon puisse rentrer dedans. On joue évidemment uniquement avec nos pieds. 

Comment en êtes-vous venu à vous mettre à la pratique du footgolf ?

Je suis un ancien joueur de football ayant évolué en BGL, j’ai donc toujours été dans le monde du football et je suis passionné de ce sport. Pendant le COVID, j’ai été invité par des amis au golf d’Amnéville et c’est comme cela que ça a commencé. J’ai tout de suite accroché au concept. Le fait de pouvoir se promener, d’admirer les paysages et surtout le côté sportif qui est quand même présent, car ce n’est pas si facile que ça en a l’air. 

Quelles sont les qualités requises pour être un bon joueur de footgolf ? Diriez-vous que c’est un sport accessible au grand public ?

Le physique reste selon moi assez secondaire, on le voit notamment lors des compétitions où certains joueurs sont un peu plus costauds que d’autres, avec quelques kilos en plus. Le point le plus important, c’est le mental, particulièrement si vous voulez faire des compétitions. Si vous avez un trou où vous êtes en difficulté, votre score peut rapidement monter si vous craquez un peu mentalement, et c’est à ce moment-là qu’il faut être fort mentalement pour limiter la casse. 

Comme au foot, la préparation est importante, donc ça reste important de bien manger et bien dormir pour être en forme le jour de la compétition. Sur des Open, on peut marcher entre 25 et 30 kilomètres sur 2 à 3 jours, et il y a en moyenne 72 frappes à réaliser sur un parcours classique, donc il ne faut pas négliger cette préparation invisible et respecter son corps. 

Racontez-nous un peu votre titre de champion national obtenu l’année dernière ?

Le championnat se déroulait sur 12 étapes et j’ai participé au championnat BeLux avec nos collègues belges, puisque nous n’avons pas de parcours au Luxembourg avec des clubs qui nous acceptent ici. Des négociations sont en cours, mais en l’état, ce n’est pas encore possible. 

Et j’ai donc fini champion, après un mauvais démarrage de compétition, avec une avance équivalente à une étape lors du classement final, ce qui n’est pas négligeable. Je suis très content de ce titre, car je n’imaginais pas réaliser un tel résultat après seulement deux années de pratique. 

En tant que pratiquant, avez-vous l’impression que le nombre d’adeptes augmente de plus en plus ? 

Oui, c’est quelque chose qu’on observe, du fait de la médiatisation qui commence à augmenter et permet donc de donner plus de visibilité à ce sport. Les réseaux sociaux permettent également cela. De plus, certains anciens joueurs professionnels se sont mis à la pratique du football, je pense à Camel Meriem, Florent Sinama-Pongolle, Le Tallec notamment qui font de la bonne pub pour ce sport. 

De plus, et c’est important de le préciser : il n’y a pas d’âge pour jouer au footgolf. Tout le monde peut participer et je croise régulièrement des jeunes ainsi que des personnes à la retraite venir jouer, et ce, dans un esprit convivial, ce qui est une bonne chose. 

Comment sont organisées les compétitions et à quelle fréquence ?

L’année passée, j’ai fait plus de 60 000 kilomètres à travers le monde. J’ai voyagé un peu partout à travers le monde (Japon, États-Unis, Turquie, Espagne, Portugal). Les compétitions s’organisent un peu comme au tennis, où il y a beaucoup de tournois proposés dans l’année et où les joueurs font leur propre planning de tournois auxquels ils vont vouloir participer. Il y a les 5 tournois majeurs, équivalents des grands chelems, puis les tournois 500, 250 et 100. 

D’un point de vue personnel, je suis assez flexible avec mon emploi du temps et j’ai la chance de pouvoir combiner les déplacements pour les compétitions un peu plus lointaines avec des vacances, par exemple.

Y a-t-il un classement officiel ? Où vous situez-vous sur l’échiquier mondial ? 

J’ai 44 ans, je suis donc dans la catégorie hommes et je basculerai l’année prochaine dans la catégorie senior. Pour la catégorie hommes, j’ai terminé à la 24e place du dernier mondial, ce qui est une très bonne performance, sachant que je joue depuis un peu plus de deux ans seulement. Je m’entraine assez régulièrement, entre 2 à 3 fois par semaine, avec les compétitions le week-end. 

Y a-t-il suffisamment d’infrastructures pour la pratique du footgolf dans notre pays ?

C’est le problème majeur au Luxembourg, malheureusement. Nous avons de superbes parcours de golf, mais nous n’avons pas encore accès aux clubs comme évoqué précédemment. Nous sommes en discussion avec la fédération, mais ce n’est pas simple, car il faut aussi faire évoluer les mentalités, et les clubs de golf ne nous considèrent pas vraiment pour le moment.

Alors, le footgolf, c’est plus proche du foot ou du golf ?

Je dirai que la pratique est plus proche du football, mais le résultat et la manière de compter les points sont évidemment très similaires au golf puisque calquées sur ce sport. Je dirai donc que le nom du sport est parfaitement trouvé et représentatif de la pratique. 

Boris Saint-Jalmes

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