Vera Hoffmann : « J’ai bon espoir pour la saison estivale »

La fondeuse Vera Hoffmann exprime sa frustration après l’annulation des grands meetings au Luxembourg et nous raconte cette année encore particulière pour les athlètes. Des contrariétés qui ne l’ont pas empêchée de battre de nouveau le record national sur 1500m et de rester focus sur ses prochains objectifs.

Comment avez-vous vécu cette année encore particulière, bousculée par la pandémie ?

Je crois que l’été a été presque normal pour nous. Mais c’est un peu dommage que depuis deux ans les choses se répètent de nouveau et de nouveau, et on l’impression que cela ne change pas. Au début de la pandémie, on ne savait pas vraiment ce qui nous attendait. La saison hivernale l’année dernière c’était encore presque une saison normale avec notamment les championnats d’Europe en salle, donc les choses ne paraissaient pas anormales pour moi. Puis l’été a été aussi normal… et là maintenant j’ai l’impression qu’on a fait trois pas en arrière, comme si on était de nouveau au début de la pandémie et qu’on ne sait pas vraiment ce qu’il se passe. On croit que quelque chose est possible et une semaine après, tout est annulé de nouveau. Et c’est peut-être pire qu’au début il y a deux ans où, ok, on savait que tout était annulé, qu’on ne ferait rien… Là, il y a encore plus d’incertitudes et c’est dur de savoir quoi faire.

Le CMCM, qui devait se tenir fin janvier, a encore été annulé. Comment avez-vous réagi à cette annonce ?

Avec les grands meetings, on aimerait tous qu’ils aient lieu. Après, du côté de l’organisation, nous les athlètes, on n’a pas tous les enjeux en notre possession, ce qu’il se décide dans les coulisses. C’est compliqué pour eux et les sponsors si la compétition se déroule sans spectateurs par exemple… D’autres meetings plus petits sont aussi annulés. On essaye de voir avec la fédération comment les choses peuvent évoluer. Le gouvernement n’interdit pas les compétitions donc bon… On ne comprend pas toujours. J’ai quand même été surprise de cette annulation, c’est dommage. Il y a beaucoup de records nationaux qui sont tombés récemment, les athlètes étaient prêts, ça tombe vraiment mal.

Est-ce que toutes ces incertitudes modifient votre façon de vous entraîner ?

Non, pas vraiment. Je m’entraîne quand même tous les jours. Avec ces deux dernières années avec la pandémie, on sait que les choses peuvent vite évoluer. J’espère, du coup, qu’au plus tard cet été les compétitions auront lieu, même si on n’est plus sûr de rien. Je me tiens prête en tout cas, c’est ma motivation. Mais honnêtement, ce n’est pas facile de lire tous les jours « tel événement annulé », « un autre événement ici annulé »… C’est compliqué de trouver des meetings pour se stimuler parce que l’entraînement c’est bien, mais on fait quand même ça pour la compétition, pour montrer nos performances.

Comment vous sentez-vous aujourd’hui physiquement et mentalement ?

J’ai commencé ma saison le 29 janvier au Regio 3, organisé par la FLA, avec une course mixte pour laquelle mon compagnon Bob Bertemes et un partenaire d’entraînement, Gil Weicherding, faisaient le lièvre et j’ai réalisé un super temps de 4 :12,68. J’ai été surprise de ce chrono, surtout après l’été difficile que j’avais eu. Je ne pensais pas pouvoir faire un temps comme ça à ce moment-là. Cela m’a motivé et j’ai ensuite battu le record national (que je détenais déjà et qui était de 4:14,87) au meeting d’Ostrava le 3 février en courant en 4:13,88. Ces performances me donnent bon espoir pour la saison estivale.

Quels sont vos prochains gros objectifs ?

Il y a les championnats d’Europe cet été à Munich mi août et les championnats du monde juste avant mi-juillet. Il y a aussi les championnats du monde en salle en mars, mais c’est une qualification très dure. J’ai changé d’entraîneur il y a un, et avec le contexte de cette année, c’est dur de retrouver des performances que je faisais à moment donné, notamment à cause du manque de compétition. Ces championnats du monde en salle sont trop proches… C’est presque plus dur de se qualifier pour cette compétition que pour les Jeux Olympiques. C’est en salle, il y a moins de couloirs, moins de tours. Donc je vais me focus davantage sur les championnats d’Europe cet été, c’est le cap que je me fixe. Même si là aussi ce ne sera pas facile car il y a un nouveau système de qualification avec le « world ranking ». Avant on avait seulement un temps référence et si on le réalisait, on était qualifié. Maintenant il y a toujours le temps référence, qu’ils ont encore réduit et qu’il est plus difficile d’atteindre. Et il y a en plus le world ranking avec un nombre réduit possible de participants. C’est désormais important de finir le mieux classée possible dans les meetings les plus prestigieux, cela entre en compte pour les qualifications. Mais pour ça, on a besoin de compétitions ! C’est pour ça que le CMCM était important. J’ai besoin de cinq performances cette saison. Plus globalement je trouve que ça devient injuste et difficile de limiter les places aux meetings de haut niveau, avec ce système de world ranking, c’est pour le business tout ça…

Vous avez 25 ans. Comment imaginez-vous la suite de votre carrière ?

Je crois que j’ai encore une longue carrière devant moi, avec l’objectif des Jeux Olympiques à Paris en ligne de mire. Plus tard, j’envisage sûrement de courir une distance plus longue, comme le 5000m par exemple. Mais c’est pas pour tout de suite. Pour Paris, je me concentre sur le 1500m.

Quel est votre plus grand rêve aujourd’hui ?

Les Jeux Olympiques, vraiment. En espérant faire une performance. La médaille c’est peut-être trop élevé… Mais on sait jamais, il faut toujours rêver !

Dernières nouvelles