La déferlante Differdange : 7-0

Il est de ces soirées qui entérinent une hiérarchie et apportent des réponses à des questions laissées en suspend avec la trêve. Désormais, toute la BGL est prévenue : Differdange a bien l’intention de marquer les esprits et le classement du Racing était manifestement plus flatteur que la réalité.

Differdange 7-0 Racing
D’Anzico (4e)
Nagera (18e, 36e, 59e)
Jorginho (44e, 78e)
Abreu (82e)

Stade Municipal. Pelouse correcte. 865 spectateurs payants.
Arbitre : M. Becker, assisté de MM. Mentz et Majstorski.

Le début des recrues

Pourtant, le Racing n’était probablement pas venu dans la Cité du Fer faire de la figuration. Pour accrocher la tête de peloton, Marco Martino titularisait dès la reprise les trois recrues Loris Tinelli, Fabien Fonrose et son gardien Hugo Do Rego. Du côté du leader, Pedro Resende donnait à Christian Schoissengeyr sa première cape en BGL Ligue pour remplacer numériquement Théo Brusco blessé tandis qu’Abreu débutait sur le banc.

Et malgré le crachin qui s’abat sur le stade municipal, c’est bien Differdange qui montre d’entrée de jeu son statut de favori avec un débordement sur l’aile gauche et un centre de Jorginho, même si Lamas est trop court, puis par les incessantes montées de Nagera à droite. Le système en 5-3-2 permet en effet au secteur offensif de créer le surnombre rapidement avec la montée des latéraux qui permettent d’obtenir coup sur coup deux coups de pied de coin. Kevin D’Anzico ouvre le score d’une tête rageuse dès la 4e minute sur un corner magistralement déposé par Trani (1-0). 

Le Racing tente quelques incursions (9e, 10e) dans la surface differdangeoise mais les passes sont mal ajustées et ne créent pas le danger. Gashi est même averti pour avoir simulé grossièrement une faute dans la surface (10e). Le joueurs de Martino ne trouvent le premier corner que sur une mauvaise relance de Truffier mis sous pression mais ne sont guère plus inspirés sur phase arrêtée. Profitant en revanche de belles interceptions dans l’entre-jeu, le Racing se met petit à petit à rendre plus nerveux les locaux : Lamas obtient un avertissement pour une faute évitable dans le rond central (13e), et M. Becker sort à nouveau le carton jaune pour Monge (16e) pour un tacle trop appuyé le long de la ligne de touche.

Piqué au vif, Differdange réagit, et sans un raté de Nagera dans la surface (17e) qui ne cadre pas à bout portant, en déséquilibre sur ses appuis, Hugo Do Rego aurait dû aller un nouveau ballon au fond de ses filets. La minute suivante, Kenny Nagera ajuste le nouveau portier de la capitale et cette fois-ci expédie du pied droit le cuir dans les cages (2-0, 18e).

Le tournant

De quoi ravir les 865 supporters salués par magnifique arc-en-ciel au dessus de la Cité du fer. Le ciel s’assombrit pourtant encore plus pour Marco Martino à la 29e lorsque Hugo Do Rego, qui s’était écroulé seul dans sa surface 5 minutes auparavant, est contraint de sortir sur blessure et céder sa place à Noah Olm. 

Sur l’une des rares percées des Blancs dans le camp du leader, Adrian Ahmetxhekaj pousse trop son ballon en s’effondre au contact avec Trani, qui écope d’un avertissement naïf (33e). Mais encore une fois, le FC Differdange est clinique, et sur une accélération foudroyante de Jorginho, la défense entière du Racing est dépassée. L’ailier altruiste centre pour Nagera qui trompe facilement un Olm démuni (3-0, 36e). 

Les coéquipiers de Buch semblent paralysés, devant le but adverse comme en défense. Fonrose ne sort que rarement de son camp, Adrian Ahmetxhekaj se voit contraint de découper Nagera pour éviter une nouvelle frayeur et M. Becker voit jaune (42e). D’Anzico est même sur le point de signer un doublé mais Olm se couche bien sur sa frappe ras de terre. Mais sur le corner qui suit, Jorginho ajuste le malheureux gardien remplaçant d’une demi-volée en force qui fait trembler les filets pour la 4e fois en une période (4-0, 44e).

Les même vingt-deux acteurs font leur retour sous la pluie après la pause, et les intentions paraissent inchangées. Nagera lobe Olm et Jorginho reprend de la tête un ballon qui vient s’écraser sur la transversale (49e). L’équipe du Racing souffre de sa jeunesse, les duels sont la plupart du temps perdus, les attaquants sont  et l’impact physique n’est pas à la hauteur de l’engagement des Differdangeois. Pourtant, depuis le début de la deuxième période, les hommes de Resende jouent beaucoup plus bas et préfèrent se montrer dangereux comme avec Nagera, idéalement servi par Trani (56e), mais qui prend trop son temps pour tirer et se fait contrer par Dewalque.

Olm n’est décidément pas en veine : il se manque sur sa sortie dans les pieds de Nagera qui n’a plus qu’à pousser le ballon dans les buts vides pour son triplé (5-0, 59e) avant de céder sa place à Abreu pour son grand retour sous les couleurs de Differdange. C’est le moment que choisit Marco Martino pour apporter du sang frais à son groupe en faisant entrer Jerry, Amijekori et Almada Correia en lieux et places de Amiri, Gashi et Dewalque. Resende fait sortir Trani et Monge remplacés par Costa et Oliveira (61e). 

Le jeu se fait de plus en plus haché mais le Stade Municipal s’enthousiasme de voir Artur Abreu se faire remarquer sur un contrôle en porte-manteau collé à la chaussure pour réceptionner un centre trop long. Il sera moins à son avantage à un quart d’heure du terme en glissant sur un terrain gras à l’entrée de la surface (75e).

Jeu, set et match

Après une frappe manquée de peu, Pruzzo cède sa place à Bei et Da Silva remplace le capitaine Franzoni (76e). Dans la foulée, Jorginho obtient un pénalty sur la faute de Eren dans la surface (avertissement, 78e) qu’il transforme avec un sang-froid exemplaire (6-0, 78e). Après son doublé, le buteur aura moins de chance en perdant le cuir face à Olm, enfin décisif (79e). Contrairement à son duel suivant, face à Artur Abreu qui fait trembler les filets pour sa rentrée (7-0, 82e) d’une belle frappe du gauche. Même Schoissengeyr veut être à la fête après un match très solide en défense, mais sa tentative lourde échoue de peu au-dessus du cadre (88e). L’arbitre siffle la fin de la rencontre sur le score fleuve de 7 à 0. Noah Olm est sonné et en larmes mais Marco Martino qui tente de le consoler ne s’y trompe pas : le portier ne pourra être tenu pour seul fautif de la déroute de l’ensemble d’un collectif face à l’armada du leader qui compte bien poursuivre sur sa lancée sans aucun match perdu depuis le début du championnat. 

Pedro Resende confie à notre micro à propos de l’apport des recrues du mercato hivernal : « Christian [Schoissengeyr] a fait un très bon match, normalement Théo joue à sa place mais étant blessé, il l’a remplacé dans le onze. Il faut dire qu’il a presque une demi-saison sans jouer, et il a apporté une belle réponse sur le terrain, comme toute l’équipe. Pour Artur, on le connaît, je suis très content qu’il ait marqué, pour lui-même bien sûr, mais aussi pour le collectif. Je félicite tous mes joueurs! »

Artur Abreu au coup de sifflet final : 

« On avait une équipe qui avait envie, même à 2-0, 3-0. Comme je l’ai dit au Club House [émission de lundi dernier], on a une bonne mentalité, il ne faut pas regarder les autres, il faut continuer comme ça et jouer chaque match comme une finale. SI on fait comme aujourd’hui, on fera beaucoup de points jusqu’à la fin de saison. Cerise sur le gâteau, je marque le 7e but avec le numéro 7, c’était un signe du destin ! »

Le joueur du match : Nagera, auteur d’un triplé

FCD03 :

Ruffier (G) – D’Anzico, Pruzzo (76e, Da Silva), Schoissengeyr, Franzoni (C) (76e, Bei), Bedouret – Nagera (60e, Abreu), Monge (61e, Oliveira) – Trani (61e, Costa), Jorginho, Lamas

RFCUL :

Do Rego (G) (29e, Olm) – Dewalque (61e, Amijekori), Eren,  Kerger, Tinelli – Ahmetxhekaj D., Ahmetxhekaj A., Amiri (61e, Jerry), Fonrose – Gashi (61e, Almada Correia), Buch (C)

Marco Noel

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