La lourde défaite encaissée face au Portugal hier soir amène logiquement un réveil sous forme de gueule de bois en ce lundi matin. Non, le Luxembourg n’a pas su rivaliser avec le Portugal, et s’est fait ouvrir, malgré une série de six rencontres internationales sans mordre la poussière. Une vive déception, qui amène aussi son lot d’interrogations.
Des conséquences au classement ?
Il n’est jamais agréable d’encaisser six buts, qui plus est à domicile. Mais, il est toujours bon de le rappeler, cela ne reste au final qu’un match à zéro points. Qui plus est dans une affiche où l’on ne s’attendait pas nécessairement à repartir avec une avancée sur le plan comptable face à une des plus talentueuses sélections au monde en reconquête. Et la victoire surprise de la Slovaquie contre la Bosnie confirme que ce groupe risque d’être serré, et devrait voir, hormis le Portugal, plusieurs équipes perdre des points ci et là. En ce sens, la prochaine journée de rencontres internationales, qui verra le Luxembourg recevoir le Liechtenstein avant de se déplacer en Bosnie promet d’être riche en enseignements.
Une claque proportionnelle à la différence de niveau ?
Que mars 2021 parait bien loin. Il y a maintenant deux ans, les Roud Léiwen avaient offert une performance fantastique contre le Portugal, les faisant douter pendant plus d’une heure, et n’encaissant l’égalisation lusitanienne que dans les derniers instants de la première période. Une opposition extrêmement prometteuse qui avait permis à grand nombre de croire que le Luxembourg pouvait faire douter une des meilleures écuries mondiales. Quelques mois plus tard, la sélection avait pourtant été balayée à Faro des suites d’une entame de match catastrophique, et un arbitrage à côté de la plaque. On aurait pu dès lors parler d’un accident de parcours. Mais hier, encore une fois, Jans et ses coéquipiers se sont retrouvés menés par quatre (!) buts après seulement trente minutes de jeu. Forcément problématique, en particulier lorsqu’on réalise que les pions encaissés l’ont tous été d’une manière extrêmement similaire, avec une recherche de la profondeur qui a fait énormément de mal. Peut-on dès lors parler d’un nouvel accident, ou est-ce là une réelle illustration de la différence de niveau entre les deux sélections ?
Un onze inadapté au challenge ?
Il est toujours facile de blâmer après un mauvais résultat. Pourtant, c’était bien avant la rencontre, au moment d’analyser la feuille de match que certaines interrogations se posaient. Déjà, l’absence de Florian Bohnert, solide en Slovaquie, et capable de répondre au défi de vitesse imposé par Nuno Mendes avait surpris. Tout comme le fait de réaliser au début de rencontre que c’était Laurent Jans qui se retrouvait sur le flanc droit, et non Marvin Martins. Si le capitaine a vécu un match particulièrement tourmenté, on ne peut que faire preuve d’empathie pour un joueur de 30 ans, pas particulièrement réputé pour sa vitesse, et qui s’est retrouvé, tout au long de la rencontre, à défendre sur Nuno Mendes et Joao Felix, qui n’en demandaient pas tant. Et la rentrée du latéral de Bastia, solide à défaut d’être extraordinaire, va dans le sens d’un choix initialement raté par le sélectionneur.
Un problème insoluble devant ?
Ici, aucune raison de critiquer les choix du sélectionneur. Car, encore une fois, c’est une équation qui parait extrêmement compliquée à résoudre au vu des profils de disponible. La sélection continue cruellement de manquer d’un véritable numéro 9, capable d’aimanter les ballons, prendre la profondeur, et surtout finir les actions. Les Roud Léiwen regorgent de joueurs de transitions de qualité, à l’aise balle au pied et capables de soulager le bloc par leur aisance technique. Mais quand on en vient au buteur, pour le moment, les options sont quasi inexistantes. Un réel souci, qui semble aujourd’hui bien compliqué à résoudre. Et ce n’est pas le débat sur une possible arrivée d’Artur Abreu en sélection qui changera quoi que ce soit à ce sujet.
Le public a-t-il soutenu le Luxembourg ?
On pouvait s’inquiéter de se retrouver à nouveau dans une situation où le Luxembourg, malgré sa position d’équipe à domicile, allait jouer dans une ambiance plus proche d’une rencontre à l’extérieur. Et en effet, le public a crié de vive voix lors des buts marqués par Cristiano Ronaldo et sa célébration devenue iconique. Pour autant, les tribunes ont donné de la voix pour soutenir les Roud Léiwen, et ont essayé de pousser les joueurs à marquer ce but, certes anecdotique, mais néanmoins valorisant. Pas suffisant, mais de bon augure, rappelant bien qu’aujourd’hui, les gens ne se déplacent plus au stade juste pour voir une belle écurie adverse.
Le bilan de cette semaine internationale est-il gâché ?
0 buts marqués, six encaissés. Sur le papier, ce bilan peu flatteur résonne comme un échec. Pour autant, et dans l’état, beaucoup auraient signé pour un match nul en Slovaquie avant une défaite logique contre le Portugal. Un déplacement à l’extérieur contre un adversaire costaud, suivi de la réception d’une des meilleures écuries mondiales : cette première semaine de matchs internationaux était particulièrement corsée, et le Luxembourg, s’en sort, au final, pas si mal.
