Mehdi Terki : « Oui, c’est une finale »

Après la défaite inattendue hier soir contre Differdange en Coupe, Hesperange a bien mal entamé une semaine décisive pour ses ambitions. Le capitaine du club, Mehdi Terki, est venu dans nos locaux pour une interview, à quelques jours d’un match choc.

Comment explique-t-on la défaite d’hier contre Differdange ?

Déjà, chapeau à Differdange pour le match qu’ils ont produit. Ils ont montré énormément d’envie, on voyait clairement qu’ils jouaient leur saison là-dessus. Ils ont été plus présents sur les deuxièmes ballons que nous. Dans un scénario comme celui-là, on sentait bien que la première équipe qui marquait allait l’emporter. C’est eux qui l’ont réussi, sur une phase arrêtée où on fait une erreur de marquage. C’était un match qui aurait pu basculer d’un côté comme de l’autre, et malheureusement ça n’a pas tourné en notre faveur. Encore une fois, chapeau à eux.

Est-ce que l’interruption du match dû à l’éclairage a joué un rôle ?

Je pense que cela a joué en leur faveur, car on était dans un temps fort à ce moment, et on était en train de pousser. Cette pause a stoppé notre dynamique, mais on ne va pas se cacher derrière ça.

Est-ce que cette défaite symbolise les difficultés actuelles du Swift ?

Cela montre en effet l’état de forme dans lequel on est. On a un peu plus de mal ces derniers temps, à l’image de Pétange, Ettelbruck ou encore Mondercange. C’est la vérité, on ne va pas se mentir. C’est à nous de nous remettre en question, en particulier avant le match de ce dimanche. Maintenant, cela ne m’inquiète pas plus que ça. Dans un match pareil, pour moi, les dynamiques ne rentrent plus en compte. C’est la rencontre de la saison, à part, et on ne peut pas passer à côté. On ne doit pas rester bloqué sur ce qu’il s’est passé. On sait ce qui a été bon, moins bon, on a un staff qui va analyser tout ça, et le groupe est dorénavant concentré à 100% sur la confrontation à venir.

Peut-on parler de finale pour ce dimanche ?

On est à six journées de la fin, il reste dix-huit points mais bon… oui, c’est une finale. C’est le premier contre le deuxième, cela va donner le ton pour le reste du championnat. Tu sors vainqueur ou avec un match nul, il reste cinq rencontres… Tu es quand même bien embarqué. Maintenant, si on perd, cela relance le tout, sachant que les trois derniers matchs vont se jouer à l’extérieur. Donc en effet, c’est la rencontre à ne pas rater. Quand on regardait le calendrier en début de saison, on y songeait et on espérait que cela ne serait pas si important (rires) ! Mais voilà , c’est arrivé, alors en effet, on peut parler d’une finale.

Peut-on s’appuyer sur le match aller pour préparer la rencontre, ou t’attends-tu à une confrontation différente ?

Ce sera une rencontre totalement différente. Dudelange avait fait un non-match à l’aller, et ils vont rectifier les points sur lesquels ils étaient défaillants. Et ce n’est plus le même contexte. On est en fin de saison, il n’y a absolument plus le droit à l’erreur, donc la concentration va être particulièrement relevée. 

Mais cette victoire 4-0 ne vous donne-t-elle pas un avantage mental ?

Si, bien sûr. On les a battu en amical, en championnat chez eux… On est premier avec trois points d’avance, avec plus de buts marqués, moins d’encaissés. Il y a un avantage mental. Mais cela peut aussi leur donner un côté revanchard. Mais d’ailleurs, si on doit parler de revanche, on est quasiment dans la même configuration que l’année dernière, où l’on avait fait une remontada au classement et on les avait affronté avec deux points de retard. On avait perdu 1-0, avant de s’effondrer derrière. C’était une confrontation décisive, et on est nous aussi revanchard par rapport à cela.

Dans le contexte du Swift, qui veut absolument aller chercher ce titre, et avec une gouvernance qui peut être très exigeante, est-ce difficile à gérer, en particulier avant un match pareil ?

Quand tu rejoins un club où Becca est, si tu te renseignes un minimum, tu sais quelle est sa mentalité, et qu’il veut gagner à tout prix. En ce sens, la défaite d’hier est en effet un gros coup dur. Mais l’objectif principal de ce club, c’était la victoire en championnat. C’est cela qu’il faut absolument aller chercher. On sait qu’avec les moyens du bord, tu sais que tu auras une pression énorme constamment. Et tu es aussi conscient que les autres équipes veulent absolument faire un coup contre nous, tu es aussi conscient de la rivalité Hesperange – Dudelange, tu es aussi conscient que Becca ne se satisfera pas d’autre chose que d’un titre… donc oui, il y a une grosse pression, mais on ne peut pas en être surpris.

Est-ce que tu signes pour un match nul ?

Un match nul les desservirait plus que nous. On veut la victoire évidemment pour clôturer ce championnat le plus tôt, et ne pas aller jouer le titre à Niederkorn lors de la dernière journée. Mais en effet, un match nul ne serait pas un mauvais résultat en soi.

La forme plus compliquée d’Hesperange ces dernières semaines semblent coïncider avec un Rayan Philippe un peu plus dans le dur. Le groupe s’est-il trop appuyé sur ses exploits ?

Rayan est impliqué sur 50% de nos buts. Donc, d’office, s’il est un peu moins bon, cela se ressent. On a marqué 21 buts sur les sept derniers matchs, c’est un peu moins qu’en début de saison mais cela reste convenable. Je pense que c’est une responsabilité partagée de toute l’équipe. Nos adversaires sont plus bas, peuvent être plus agressifs. C’est à nous de trouver la solution pour avoir une circulation de passe plus intéressante, et trouver la solution, ensemble.

Quelles sont les clés d’une telle rencontre ?

La mentalité, avant tout. L’agressivité, l’envie… Les matchs comme ceux-ci sont ceux où il faut élever son niveau de jeu, avoir une grande précision tactique, technique et faire attention à la moindre erreur car avec les joueurs qu’il y a en face, ils te le feront payer cash. 

On rêve tous de jouer des grands matchs comme ceux-ci. Mais, si je te demandais de choisir entre débuter cette rencontre avec 3 points d’avance, ou plutôt sept et moins de pression et d’enjeu, que choisirais-tu ?

Franchement, les sept points d’avance, je les prends (rires) ! C’est sûr qu’au niveau de l’adrénaline, c’est excitant de jouer une finale. Mais j’aurai signé des deux mains pour un plus gros avantage ! On s’en veut d’avoir perdu deux points contre Ettelbruck, contre Rosport. Avec ses quatre points on aurait d’ailleurs… sept points d’avance (rires)

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