Stolz – Philippe, doublette de feu

Longtemps, au gré d’une première partie de saison absolument phénoménale, où tout les temps de passage étaient pulvérisés à chaque journée, Rayan Philippe a accaparé l’attention du côté d’Hesperange. Il aura fallu attendre la seconde partie de saison pour officiellement parler de binôme alors qu’en état, la doublette composée de Rayan Philippe et un Dominik Stolz inoxydable a porté le Swift tout au long d’une formidable saison.

Neuf buts et onze passes décisives. Voilà le bilan comptable à mi-saison de Dominik Stolz. Une influence de tous les instants, un statut de cadre intouchable, et la capacité, comme souvent, à sortir son équipe de rencontre périlleuse, quand bien même la domination globale de ses coéquipiers permettait de moins compter sur un exploit que par le passé. Et pourtant, malgré cette influence globale, Dominik Stolz ne faisait pas parler de lui plus que cela cette saison, un autre attaquant attirant les regards sur lui plus que tout.

Captain Philippe

Car Rayan Philippe fait, il est vrai, une saison absolument gigantesque. Alors que son compteur trône aujourd’hui à vingt-deux buts pour vingt-trois passes décisives, l’influence de l’ancien joueur de Nancy ou Dijon est indiscutable. Et, si son talent n’est plus à remettre en question, on peut affirmer avec certitude que l’attaquant de 22 ans a trouvé en Dominik Stolz, de dix ans son ainé, le compère idéal. 

Alors que le buteur est, par essence, guidé par le but, il est particulièrement détonnant et rafraichissant de voir aujourd’hui tant l’une que l’autre des gâchettes du Swift Hesperange chercher la solution collective plutôt que la gloire personnelle. C’est d’ailleurs devenu un énorme classique de lire dans nos colonnes, lors d’un résumé de match, que le premier a livré le second ou inversement. « Alors qu’ils se tirent la bourre devant, on aurait pu voir de l’égo pour la place de meilleur buteur, mais quand l’un peut faire la passe décisive pour l’autre, il le fait avec plaisir » explique Mehdi Terki, avant de conclure : « La seule chose qui compte pour eux, c’est sincèrement de l’emporter ».

 Avec une telle complémentarité, les deux hommes portent un danger constant sur les cages adverses qui, presque toutes, ont fini par céder devant la létalité d’un duo dévastateur. Il suffit d’ailleurs de jeter un oeil sur les statistiques pour se rendre compte de la puissance du binôme. Avec quarante-cinq buts marqués à eux deux, Stolz et Philippe ont marqué plus de buts qu’onze autre équipes du championnat. Surréaliste, et parfaitement symbolique de la rareté d’un tel duo d’attaquant qui, au-delà de s’offrir une fiche technique immense, n’hésitent pas à offrir à l’autre. « Le duo élève notre niveau de jeu. Il apporte de la vitesse, un aspect sur lequel on sous-estime énormément Stolz qui a un démarrage extrêmement rapide. Ils incarnent la simplicité. On ne les entend pas énormément dans le vestiaire, mais de par leurs qualités, on les voit énormément. C’est deux super mecs, qui s’entendent bien, se trouve facilement » conclut le capitaine du Swift.

Plus intéressant encore, les deux cartouches d’Hesperange ont su s’illustrer lorsque l’un des deux était un peu plus dans le dur. Ainsi, alors que Rayan Philippe a vécu une période plus compliquée passée la défaite contre Pétange, Dominik Stolz a jailli pour crever l’écran, à l’image d’un quadruplé mémorable sur la pelouse de Mondorf. Et, lors de la dernière rencontre disputée contre Mondercange, les deux attaquants, comme souvent, n’ont eu cesse de se chercher, se trouver, avec une complicité allant contre la barrière de la langue ou de l’âge.

Stolz inoxydable 

Les années ont beau passer et les recrues s’empiler du coté d’Hesperange, une certitude demeure : pour déloger Dominik Stolz, il faudra se lever tôt. Comme à chaque saison, l’attaquant de 32 ans rayonne et empile les pions et passes décisives sans le moindre effort. Second au Dribble d’Or l’an passé, le buteur allemand a continué dans la droite lignée de ses performances précédentes, avec cette-fois ci, sacrée cerise sur le gâteau, une équipe qui tourne à la même vitesse que lui. Une satisfaction collective et qui, par le biais d’un nouveau tueur, a enlevé la lumière de Stolz. Rayan Philippe a, depuis le début de cette saison, ébloui le championnat par son bilan comptable, sa finition clinique, ses débordements presqu’inarrêtables, et ses passes décisives. Une explosion hypersonique, pour un joueur qui, l’an prochain, devrait, sauf immense surprise, repartir dans le monde professionnel. Laissant par là de nouveau son compère amputé d’un compagnon létal. Pas de quoi néanmoins inquiéter Dominik Stolz qui, par tant de fois par le passé, a prouvé qu’il n’avait besoin de personne pour rayonner. 

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