Hassan M’Barki : « De fortes chances que j’arrête le football »

Auteur d’une très belle saison dans un contexte compliqué, Hassan M’Barki a contribué à rapprocher Mondercange du maintien le week-end dernier, avec un doublé salvateur. Alors que le club promu a son destin en main, l’attaquant auteur de seize pions cette saison revient avec franchise sur une année compliquée.

Comment explique-t-on d’avoir retrouvé le goût de la victoire contre Pétange ?

C’est un ensemble de beaucoup de choses. Le travail a mis un peu de temps à payer et porter ses fruits, puisqu’avant cette victoire, on sort de deux matchs nuls à Kaerjeng où l’on doit absolument gagner après avoir mené 2-0, et où l’on a fait n’importe quoi. Et là, contre Pétange, c’est le travail, c’est l’envie, et c’est aussi le fait d’avoir la corde au cou. On savait qu’on était en danger en cas de bons résultats des concurrents derrière. Et on savait que si on gagnait, on assurait minimum les barrages. Et notre victoire, combinée au nul du Fola nous permet de repasser premier non-barragiste. On reprend notre sort en main.

Précisément, avec votre destin entre les mains, allez-vous regarder ce qu’il se passe ailleurs, ou faut-il se focaliser à 100% sur votre match ?

Il faut être concentré à 100% sur nous. On ne doit pas regarder ce que font les autres. On doit avoir un seul objectif : la victoire ! Ce que l’on sait, c’est que si on l’emporte, on reste dans l’élite, et on ne doit penser qu’à cela. Maintenant, évidemment que si l’on ne prend pas les trois points, on regardera vite ce qu’il se passe sur les autres terrains.

Quand bien même vous reprenez le contrôle de votre destin, qu’est-ce qui explique que Mondercange n’a pas réussi à se mettre à l’abri plus tôt cette saison ?

Beaucoup de choses. Il a manqué de la réussite, déjà. Il y a tout de même eu plusieurs situations où l’on n’a pas su tuer les matchs. Ensuite, il y a eu un problème d’expérience, avec beaucoup de buts pris dans les derniers instants qui ont coûté un bon paquet de points dans la saison. Et aussi, un vrai manque de discipline. Dans ce groupe, il y a eu beaucoup trop de laisser-aller…

Est-ce que le début de saison composé de plusieurs victoires a-t-il pu au final jouer un rôle néfaste ?

Non, le début de saison a été positif, car personne ne savait encore s’il était titulaire indiscutable, remplaçant, etc… Chacun bossait à chaque entraînement pour sa place. Et puis, quand la hiérarchie s’est mise en place, on a commencé à voir des passe-droits, du laisser-aller, et on l’a vite payé. On a galéré, on a souffert, et cela a été, pour ma part, une année très dure. Les gens voient que j’ai mis seize buts et se disent que ça dû être une belle saison, mais non, sincèrement, cela a été très difficile.

Est-ce qu’on prend tout de même du plaisir dans le cadre d’une année comme celle-ci ?

Quand je repense au début de saison, cela a été un réel plaisir de jouer, venir aux entraînements… Et puis, de fil en aiguille, à partir du moment où l’on a commencé à baisser, tant sur le plan physique que mental, cela a commencé à être très compliqué. Quand tu rentres dans une mauvaise spirale dans le football, en sortir, c’est très dur. On n’en est pas encore sorti malgré ces deux nuls et une victoire. Il nous manque encore un succès pour vraiment s’extirper de tout cela et oublier cette saison difficile.

Alors qu’il ne reste plus qu’une journée, on sait que les footballeurs commencent déjà à penser à la suite, et la prochaine saison. De ton côté, où en es-tu dans la réflexion ?

Je risque de vous choquer, mais, il y a de fortes chances que j’arrête le football.

Ah tout de même… C’est une réflexion récente ?

Oui, en effet. C’est un tout. C’est la venue au monde de ma fille et la possibilité de passer du temps avec, c’est le dégout de la saison passée… Repartir sur une saison similaire, c’est non. 

Et l’idée de partir ailleurs ?

Pour l’instant, personne ne m’a contacté. Je ne reste pas fermé à l’idée. Mais à l’heure actuelle, que cela aille dans le sens de l’arrêt ou de continuer, je reste ouvert aux deux possibilités. Comme vous savez, chez moi, ma femme a un grand rôle dans ma carrière sportive et mes décisions (rires) ! Donc, je vais discuter avec elle, on fera le point, et on prendra la décision à ce moment-là. Si elle veut que je continue, alors je referais une saison, mais pas dans un contexte similaire…

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