Hesperange face au doute

En deux journées, le Swift Hesperange a perdu son statut de seule équipe invaincue en Europe, et redonné de l’espoir à une équipe de Dudelange paradoxalement en difficulté dans les résultats. Pour ce qui est sa première vraie épreuve sur le plan mental de la saison, comment réagit l’effectif  à cet enchaînement négatif ?

C’est un exercice qui, depuis plus de six mois, n’était plus familier aux joueurs d’Hesperange. Interviews, portraits, citations : tous étaient fait depuis mi-2022 dans un état de satisfaction voire, à un certain moment, d’euphorie. Pourtant, en une semaine et deux journées, le Swift et ses joueurs ont redécouvert ce que cela peut faire de douter, et d’entamer un lundi avec des souvenirs amers du week-end passé. « C’est sûr que l’ambiance, en particulier après la défaite contre Pétange, vous pouvez vous imaginez… Cela a été très dur à vivre, et j’en ai connu des défaites dans ma carrière » nous confirme Ken Corral. L’ailier, qui insiste sur le fait qu’on ne peut parler de crise, assume néanmoins les résultats ratés de ces deux derniers matchs de championnat. « On a grillé les jokers qu’on avait en stock, c’est certain. Maintenant, à nous de rester serein, de relever la tête et nous focaliser sur le prochain match »

Même son de cloche pour Cedric Sacras, qui ne voit qu’une seule solution pour repartir de plus belle. « Il faut gagner contre le Fola, tout simplement » assure-t-il avant de poursuivre. « On ne va pas cacher qu’on vient de faire deux contre-performances. Au niveau du groupe, on continue de travailler. On sent la pression venant de plus haut ce qui est normal, mais il faut se souvenir qu’on est toujours premier, qu’on a notre destin entre nos mains ».

Il est vrai qu’en l’état, Hesperange maintient trois points d’avance sur le F91, voire quatre, eu égard à une différence de buts largement favorable sur son poursuivant. Une avance qui n’explique pas néanmoins l’énorme contre-performance de dimanche dernier et ce match nul contre la lanterne rouge du championnat, alors que Dudelange était tombé le jour auparavant. « Je ne peux qu’analyser le match de l’extérieur » explique logiquement le latéral gauche, pas présent sur la pelouse ce dimanche-là. « Je ne suis pas sur qu’il y ait eu du relâchement, en particulier alors que Dudelange avait perdu la veille. On n’a pas réussi à enclencher le rouleau compresseur comme on a pu le faire lors de la première mi-temps contre Strassen. Pourquoi ? Je ne sais pas. Comme Mehdi Kirch a dit dans votre émission, on reste humain… » Un avis partagé par Corral, lui bien présent sur le terrain. « Inconsciemment, il y a peut-être eu un peu de relâchement, en particulier après avoir ouvert le score. Mais voilà, c’est arrivé, c’est une faute professionnelle, et on ne peut que réagir »

Au-delà de deux résultats défavorables, cette seconde partie de saison, qui voit les deux leaders intouchables de la première saison souffrir, semble bien plus ardue que la première. « C’est clairement plus compliqué dorénavant, mais on n’est pas surpris » tempère Sacras. « On s’est tous dit dès la fin de la phase aller que le plus dur commençait. Et, en perdant contre Pétange, peut-être que les autres équipes ont commencé à se dire que ce n’était pas impossible de nous prendre des points. Elles vont arriver avec une autre mentalité, maintenant. À nous de remettre les pendules à l’heure ». Des adversaires plus motivés, mais aussi plus au fait des qualités adverses, d’après Corral : « Je pense que certains adversaires connaissent mieux Rayan Philippe, Dominik Stolz, Clement Couturier, etc… Ils comprennent plus notre style de jeu. Les équipes ont eu le temps de s’adapter à nous » et bénéficient aussi selon lui, de cette bonne étoile qui avait longtemps été en faveur d’Hesperange. « Il y a aussi un facteur réussite. On a connu quelques coups de chances sur la première partie de saison qui se sont retournés contre nous depuis la reprise, si l’on prend par exemple le match contre Pétange où l’on touche trois fois la barre transversale ».

Cette défaite face à Pétange, justement. Au-delà de trois points, c’était aussi la fin d’un statut unique en Europe, en la personne de la seule équipe invaincue depuis le début de saison. Cette perte a t-elle été plus violente qu’il n’y parait pour l’effectif ? Pour le latéral, non. « Sincèrement, on a rigolé de ce statut. Bien sur qu’on aurait aimé finir la saison invaincue, mais au final, le seul vrai objectif, c’est le titre ». Une vision à laquelle se rejoint son coéquipier Corral qui n’hésite pas d’ailleurs à aller plus loin. « C’était une fierté, mais voilà. Le vrai coup dur pour moi, c’est de ne pas avoir cinq points d’avance sur Dudelange à l’heure actuelle. On a eu l’occasion de prendre cette avance, et par deux fois, on s’est loupé. Cela oui, pardonnez-moi de l’expression, ça me casse vraiment les coui** ».

Dernières nouvelles