Fola-Canach : l’expérience face à la folie

La Jeunesse Canach a arraché son billet pour les barrages lors de la toute dernière journée, après une deuxième partie de saison exceptionnelle, et compte profiter de cette dynamique pour renverser le pensionnaire de BGL Ligue, ce jeudi soir, au stade Achille-Hammerel. De son côté, le club doyen du Grand-Duché s’appuiera sur son expérience et l’état d’esprit d’un groupe que certains enterraient déjà à la trêve. Dans tous les cas, la confrontation promet de faire des étincelles.

Dimanche dernier, la Jeunesse Canach a doublé sur le fil le FC Rodange dans la course au dernier ticket pour les barrages d’accession à la BGL Ligue. Et sur un scénario totalement dingue : à quelques jours de sa finale de Coupe contre Differdange, le Marisca Mersch, deuxième du championnat et déjà sûr de monter dans l’élite, décide de faire tourner largement son effectif. Résultat ? La Jeunesse colle une déculotté au nouveau promu, avec un score fleuve, 9-1, et sept buts de Fine Bop. De quoi laisser certains observateurs disons… perplexes. « L’accession au barrage ne se joue pas là-dessus, franchement. Rodange devait prendre un point seulement sur les deux derniers matchs, ils en ont pris zéro, voilà », dégonfle immédiatement Valentin Roulez, gardien et capitaine de la Jeunesse Canach. Ce dernier pense surtout que ce match décisif décroché par son groupe est mérité : « On fait une deuxième partie de saison exceptionnelle après avoir vécu des moments difficiles. On a su tous se remobiliser suite à un début de championnat compliqué et c’est magnifique d’avoir vécu cette remontée ensemble. »

Valentin Roulez : « Nos supporters aussi auront leur rôle à jouer »

Maintenant, place à ce match contre un club historique, le Fola Esch. Il s’agira de ne pas faire de complexe d’infériorité : « On va le jouer le plus possible comme un autre match, même si c’est spécial, c’est un match de barrage. On va se concentrer sur la pression positive et uniquement celle-la. On a tout à gagner », affirme Valentin Roulez. « On devra être solides défensivement et avoir le petit grain de folie qu’on a eu en attaque ces derniers temps. Nos supporters aussi auront leur rôle à jouer, ils ont montré qu’ils savaient mettre le feu eux aussi. »

En face, le contexte est forcément différent pour le Fola Esch, qui espérait s’éviter ce terrible suspense de 90min (ou un peu plus). « On a mis toute notre énergie, jusqu’au bout, pour se maintenir directement. Et c’était un exploit de pouvoir se battre de cette manière jusqu’à la dernière journée quand on regarde d’où on venait. A la trêve, tout le monde nous enterrait, neuf joueurs supplémentaires nous quittaient. Je suis vraiment très fier de mon groupe, de sa qualité et de son état d’esprit », pose en préambule Stefano Bensi, encore tout récent joueur du club et qui s’est posé sur le banc le 28 novembre dernier. Alors que l’on pourrait avoir tendance à donner un petit avantage à l’expérience du Fola dans cette confrontation directe, le jeune entraîneur n’a surtout pas l’intention de sous-estimer son adversaire : « Dans un match pareil, il n’y a pas de favori. On prend Canach très au sérieux. Ils ont fait une excellente phase retour, il s’agit d’une équipe assez costaud et qui met beaucoup de buts. A nous de jouer notre jeu. » Au-delà de la tactique ou de la stratégie déployée, la victoire passera avant tout par la tête : « Le mental va être primordial, on devra bien gérer les émotions. Ce n’est pas une finale de Coupe… Si tu perds là, tu descends à l’étage d’en-dessous. Mais avec le groupe qu’on a, on se doit de rester dans l’élite. »

La folie de l’aspirant à l’élite face à la sagesse et la tête froide du club qui a l’habitude des hautes sphères et des matchs à enjeu… Ce premier barrage réunit tous les ingrédients pour une soirée palpitante.

Fola Esch-Jeunesse Canach, stade Achille-Hammerel à Luxembourg-Ville, 19h30.

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