Edito : Grandir, encore

Ce soir, en déplacement à Faro face au Portugal, les Roud Léiwen seront opposés à l’une des plus grandes sélections au monde. Un nouveau test grandeur nature, particulièrement difficile, mais dans lequel il est possible d’aller chercher quelque chose. Les dernières performances face à la Serbie et le Portugal ont prouvé que le Luxembourg pouvait sérieusement bousculer le top du gratin. Et, avec la motivation d’accrocher une troisième place historique, nul doute que la sélection donnera tout ce qu’elle a.

Une troisième place symbolique

On ne va pas se mentir. Lorsqu’après trois journées, le Luxembourg comptabilisait six points sur neuf, on s’est tous mis à rêver. Et la seule défaite face à une équipe Portugaise bousculée tout au long de la rencontre allait aussi dans ce sens. Évidemment, cela paraissait fou. Évidemment, les Roud Léiwen n’étaient pas censés lutter pour une place qualificative pour la Coupe du Monde. Mais il n’empêche que l’idée, le temps d’un instant, nous a traversé la tête. « Et pourquoi pas ? ». Hélas, deux défaites consécutives face à la Serbie, une méritée, l’autre sévère, nous ont rappelé que l’ascension est encore longue avant de rejoindre une grande compétition internationale. Mais ceci n’est pas une raison de montrer le moindre sentiment de déception, tant les progrès sont conséquents, et l’opportunité de faire quelque chose de grand bien présente.

Ce soir, à Faro, dans une rencontre qui se jouera devant 18 000 spectateurs, il n’y aura en soi, pas grand chose à perdre pour les Roud Léiwen. L’Azerbaîdjan, mais surtout l’Irlande demeure derrière dans ce groupe, et au moment de débuter la rencontre, le Luxembourg compte un point d’avance avec un match en moins. Si la qualification est toujours possible mathématiquement, il va de soi qu’aujourd’hui, l’objectif est tout autre. Avec trois rencontres restantes, le Luxembourg est toujours à l’heure actuelle troisième de sa poule. Un résultat inédit au Grand-Duché qui pourrait faire date et être une confirmation de tout les progrès entrevus depuis une décennie. Sous l’impulsion de Luc Holtz, les victoires sont plus fréquentes, et dans l’ensemble les défaites face aux équipes d’un calibre supérieur toujours bien plus accrochées. Terminer dans le trio de tête serait une formidable récompense pour tout ce groupe, de joueurs à staff, qui semble grandir à chaque rencontre, et donne tout sur le terrain.

Commencer à haïr la défaite

Mais au-delà des considérations comptables, la rencontre de ce soir est aussi l’occasion pour la sélection de continuer de diminuer l’écart entre les plus grandes nations au monde et elle. Si à Belgrade, les Lions Rouges ont failli, les rencontres au Josy Barthel et au Stade de Luxembourg auraient mérité mieux. En accrochant le haut du panier, il ne manque maintenant qu’à réussir à récupérer quelque chose de ses matchs sur le plan comptable. Il faudra pour cela réussir à ne pas se satisfaire d’une belle prestation, et commencer à ambitionner de prendre des points face aux grands cadors. Une approche mentale exigeante, complexe, mais qui est de celle qui compose les plus grandes nations.

La haine de la défaite est, au fond, une autre part de l’apprentissage du haut niveau. Si les Lions Rouges veulent entrer dans une nouvelle ère, il ne sera plus possible de se contenter d’un sempiternel « perdu, mais avec les honneurs ». Il est extrêmement exigeant, et sûrement même facile d’écrire ces lignes, mais c’est aussi ainsi que la sélection continuera de progresser. Il est malheureux de devoir affronter la Seleçáo après une rencontre aussi intense que celle face à la Serbie, tandis que Cristiano Ronaldo et ses coéquipiers sortent d'un match amical face au Qatar. Une donnée qui s'est repétée plusieurs fois dans ce groupe, et qui évidemment est enrageante. Mais soit. Nous ne pouvons nous permettre de nous regrouper derrière cela. Ce soir, face au Portugal, monstre du football mondial, les Roud Léiwen n’auront en effet rien à perdre, mais se doivent de tout faire pour éviter la défaite.

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