Differdange remporte la Coupe de Luxembourg !

Dans une rencontre finalement folle, et dans une ambiance incandescente, Differdange s’est adjugé la Coupe de Luxembourg (4-2) à la suite d’une prestation aboutie contre un adversaire qui aura oublié de jouer les 45 premières minutes. Le FCD03 s’adjuge le titre, et sauve donc sa saison avec une qualification européenne.

Il y avait, dans cette finale, un air de jamais-vu au Grand-Duché. D’abord, parce que cette finale opposait une équipe de BGL Ligue à un adversaire de Promotion d’Honneur, véritable rareté au Luxembourg. Ensuite, car avec plus de 8 300 spectateurs présents, l’engouement était proche d’être inégalé. Et enfin, car, au-delà de l’affluence, cette rencontre offrait une ambiance qui n’avait rien à pâtir avec les pays frontaliers.

Dans ce contexte où le Marisca Mersch, déjà auteur d’une formidable promotion en BGL Ligue était opposé au FC Differdange 03, dans l’obligation de l’emporter pour sauver sa saison, il était bien dur de savoir quelle allait être la physionomie du match. Le petit Poucet allait-il réussir à mettre en place son fameux pressing, ou les hommes d’Helder Dias sauraient-ils s’en sortir sans réelle difficulté ?

Differdange en soliste

Après cinq premières minutes prometteuses, la réponse ne se fait pas tarder. L’aisance technique du FCD03 permet vite aux hommes en rouge de dominer le match. Malgré un kop en folie, le Marisca Mersch éprouve en effet les pires difficultés au monde à endiguer les offensives adversaires. En un quart d’heure, Differdange, par le biais de coups de pieds arrêtés, incursions dans la surface et frappes lointaines offrent des frissons au public, mais quand ce n’est pas hors-cadre, Moussima fait le job et maintient ses hommes dans la partie. Le portier de Mersch est tout de même bien heureux de voir la frappe d’Erico Castro, seul face au but après deux erreurs de la défense adverse coup sur coup rater inexplicablement le cadre. Une maladresse frustrante qui sera néanmoins vite pardonnée quinze minutes plus tard. Sur un contre rapide, Naifi finit par décaler Rocha De Oliveira côté gauche. Le numéro 88 centre dans la surface pour Trani, qui se rate au moment de conclure. Pas suffisant pour empêcher Erico Castro, en embuscade, de conclure d’une frappe peu académique (1-0, 31e). Une ouverture du score absolument méritée au vu de la physionomie du match et une pléthore d’ocasions pour les membres de BGL Ligue. Sûrs de leur fait, les coéquipiers d’un Geoffrey Franzoni particulièrement en jambes vont néanmoins réussir à se faire peur à l’approche de la pause. Kevin D’Anzico rate une passe pour son gardien, et Benjamin Bresch surgit pour intercepter. Las, le meilleur buteur de Promotion d’Honneur, après avoir éliminé le gardien et dans un angle extrêmement fermé voit sa frappe être sauvée sur la ligne par une défense alerte. Une rare opportunité de revenir à égalité qui précède le but du break. Rocha De Oliveira, encore lui, bien trop tranquille, balance un missile en pleine lucarne sur lequel Moussima ne peut rien (2-0, 43e). Un second ion logique au vu de la physionomie d’un match que Differdange domine sans difficulté. Les deux équipes retrouvent alors les vestiaires.

Differdange beau vainqueur, Mersch formidable vaincu 

Conscient qu’il ne lui reste plus rien à perdre, Mersch revient plus conquérant après la pause. Pas suffisant pour prendre réellement les devants, mais assez pour offrir une opposition digne de ce nom. Et assez pour s’offrir un frisson lorsque Benjamin Bresch enrhume la défense adverse, avant de servir en retrait. Las, la tentative s’envole bien au-dessus. Frustrant, mais seulement pendant cinq minutes puisque sur la prochaine opportunité, Mersch recolle sur un bijou : Joel Rodrigues s’offre un petit slalom avant de lâcher une frappe enroulée merveilleuse sur laquelle Mafoumbi ne peut rien (2-1, 65e). Un but qui redonne de l’espoir à Mersch, et réveille aussi un public de plus en plus déchainé. Dans une ambiance presqu’irréelle au Luxembourg, on se dit alors qu’on peut vivre trente minutes de folie. Pas du goût de Differdange qui, rapidement, refait le break. Un petit festival de Trani, un centre parfaitement adressé à Naifi, et voilà le milieu offensif qui conclut et donne de l’air à son équipe (3-1, 72e). De l’air, oui, mais pas de sérénité. Car encore une fois, Mersch, définitivement décomplexé, va revenir dans une finale qui a définitivement basculé dans la folie. Sur un coup franc, Benjamin Bresch dévie subtilement pour Thill qui fusille Mafoumbi et redonne l’espoir à toute une équipe (3-2, 82e). Un cinquième pion dans la rencontre qui enlève toute forme de rationnel au match. Dans une ambiance suffocante et toute une moitié du stade debout pour espérer l’égalisation, le Marisca tente le tout face à une équipe de Differdange soudainement bien moins maître de la situation. Porté par un très bel arrêt de Moussima, le petit Poucet continue d’y croire jusque dans les derniers instants. Enfin, plutôt, jusqu’à ce contre final dans les arrêts de jeu lorsque Gianluca Bei, parfaitement altruiste, sert Laurent Pomponi qui conclut face au but vide (4-2, 90+1e). Deux joueurs entrés en jeu qui offrent un titre et une qualification européenne à Differdange. Souverains en première mi-temps, moins en contrôle lors de la seconde, les hommes d’Helder Dias ont réussi leur pari et sauvent leur année grâce à ce succès. Pour Mersch, les hommes de Mikhail Zaritski pourront regretter une première mi-temps trop timide, où, trop intimidés par l’enjeu, ils en auront oublié de jouer. La seconde période leur permettra néanmoins de sortir du match la tête haute, et fiers d’un état d’esprit encore une fois tout simplement irréprochable. Et, belle consolation : ils auront l’occasion de prendre leur revanche, dès la saison prochaine, et cette fois-ci en BGL Ligue.

Dernières nouvelles