Benjamin Runser : « C’est au niveau mental que cela pêche »

Transféré de l’UNA Strassen au CS Fola Esch cet été, Benjamin Runser, après une période de blessures, retrouve une place au sein du onze. Un effectif en difficulté cette saison, au moment d’affronter la Jeunesse dans un derby explosif. Le buteur revient sur le premiers tiers du championnat, et sur les axes d’amélioration de son groupe.

On avait l’impression que ça allait mieux du côté du Fola, et il y a eu cette très lourde défaite à Wiltz…Comment expliquer les si grosses difficultés du club jusque maintenant ?

C’est une très bonne question (rires) ! La première des choses, c’est que c’est une nouvelle situation pour le club. Le Fola, cela fait dix ans qu’il ne joue pas le maintien, et cette année, c’est devenu la réalité du club. Je pense que c’est compliqué pour certains joueurs de se mettre dans cet état d’esprit qui est très différent. Les opérations de survie, il faut savoir aller au combat, et ce n’était pas forcément dans l’ADN du club ces dernières saisons. C’est ce qui nous manque, même si on a pu le voir contre Rosport, et la première mi-temps contre Wiltz avant de sombrer en seconde…

Cette deuxième mi-temps justement, n’illustre t-elle pas la fragilité mentale du groupe ?

Absolument. C’est niveau mental que cela pêche. Il y a beaucoup de qualité dans ce groupe. Sincèrement, sur le papier, on doit être plus haut. Mais il y a la réalité du terrain. Mentalement, c’est clair qu’on n’est pas au niveau.

Quelles sont les clés pour sortir de cette situation ?

Il faut qu’on arrive à montrer encore plus de solidarité, c’est la clé de la réussite. Ensuite, on voit beaucoup de faillites individuelles, sur les opportunités ratées ou les buts encaissés. On est tous responsables. On a pris trop de buts sur des erreurs grossières, et à ce niveau, on n’a pas le droit. Et aussi, le Fola a toujours été une équipe joueuse. C’est encore une fois une question d’habitude. Mais dans ce contexte, il est sûrement nécessaire de revenir aux bases du football et jouer plus simplement.

On parle pas mal de la défense du club, mais en attaque, on n’est qu’à treize buts en onze rencontres… Où se situe le problème selon toi ?

C’est un ensemble. Je ne cible pas particulièrement la défense, c’est un tout. Quand ça ne va pas défensivement, cela n’ira pas devant non plus. J’ai été blessé en début d’année, et donc j’ai vu les matchs un peu de l’extérieur. On a vraiment très bien commencé, avec deux très bons premiers matchs, avec un vrai bloc. Par la suite, on a sûrement relâché cette notion de groupe, et c’est finalement ce qui nous a manqué. Il faut retrouver ça absolument.

Ce derby vient-il au meilleur ou au pire des moments ?

Au meilleur des moments ! Tout joueur a envie de jouer ce genre de matchs à enjeu ! En plus, c’est bien, les deux équipes sont dans le mal, donc niveau motivation, on ne peut pas en demander plus (rires) !

Est-ce qu’on peut parler de derby de la peur ?

Le terme est trop fort. C’est que du football. Il ne faut pas se prendre la tête.

À titre personnel comment évalues-tu ton début de saison sous ton nouveau club ?

Comme tout le monde, difficile. J’ai été dans le dur en début de saison, avec le changement de club. Mentalement, je n’étais pas forcément prêt à lutter de nouveau pour le maintien. Et je suis arrivé dans un cadre très différent. On est comme des rois au Fola, on vient, tout est préparé, et je pense que ça nous met presque trop dans une zone de confort. Et c’est compliqué d’en sortir quand on vous donne tout. Pour moi, cela a été un grand changement. Maintenant, j’arrive à enchaîner les matchs, ce qui faisait trop longtemps, après plus d’un an sans que mon ancien club me fasse confiance.

En parlant de Strassen, cela se passe particulièrement mal pour eux, alors qu’on les attendait plus haut. C’est quelque chose qui te surprend ?

Non, je ne suis pas surpris. Le comité et le président ont fait des choix sur des joueurs, où ils ont voulu jouer l’individualité, alors que la force de club, c’est le collectif. Cela a été une décision qu’ils sont en train de payer.

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