Azerbaidjan – Luxembourg : Pour l’histoire

Ce jeudi 11 novembre, le Luxembourg se déplace à Bakou pour l’avant-dernière journée de cette campagne qualificative pour la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Une affiche qui pourrait, en cas de victoire côté Roud Léiwen et défaite irlandaise face au Portugal, garantir une troisième place jamais atteinte dans l’histoire. Une motivation plus que suffisante pour donner à la sélection nationale cette rage supplémentaire, afin de rentrer définitivement dans l’Histoire.

Cette campagne aura été intense, excitante, et jusqu’à présent particulièrement réussie. Après tout, l’énoncé de la situation en dit long : à deux journées de la fin, le Luxembourg peut potentiellement s’assurer une troisième place historique. C’est là un constat sans équivoque, qui ne peut être débattue de par la preuve mathématique. Et une formidable évidence des progrès, encore une fois, des Roud Léiwen ces dernières années. Mais cette situation fort prometteuse se doit maintenant d’être transformée en consécration, face à un adversaire que Luc Holtz et son staff ne connaissent que trop bien. 

Répéter la rencontre du match aller

Il y a à peine quelques mois, les deux nations se sont (encore une fois) affrontées. Et les enseignements glanées ce jour-là pour la grande première de la sélection au Nouveau Stade du Luxembourg sont nombreux. Tout d’abord, un vrai stade, cela change beaucoup de choses. Porté par un public limité en nombre mais particulièrement vocal, le onze luxembourgeois avait baptisé sa nouvelle enceinte de la plus belle manière, avec une victoire des plus méritées.

Au-delà de la simple joie du succès, la partition déroulée par Gerson et ses coéquipiers avait été particulièrement aboutie. Les latéraux, mobiles et offensifs ce jour-là, avaient réussi à constamment apporter le surnombre au sein de la défense azéri. Le milieu de terrain avait lui gratté un nombre incalculable de ballons, et le quatuor offensif, particulièrement polyvalent avait fait des misères au sein de la défense adversaire. Avec un sentiment d’un réel contrôle du tempo, un désir de jouer encore et toujours de l’avant, mais aussi une vraie agressivité défensive, le Luxembourg était allé chercher cette victoire avec ces tripes et un zeste de culot, en témoigne ce formidable ciseau de Gerson, ou l’action collective XXL des frères Thill.

Seul petit bémol de cette rencontre, l’absence d’une certaine maîtrise en fin de rencontre. Si la réduction du score ne souffrait d’aucune contestation ou erreur coupable – le coup franc de Mahmudov étant absolument limpide – la gestion derrière des vingt dernières minutes avait inquiété. Tout de suite plus fébriles, tant techniquement que mentalement, les Lions Rouges avaient vite cédé à la panique, et s’étaient mis à balbutier leur football jusque là pourtant particulièrement fluide. S’il y a toujours des enseignements à tirer dans les défaites, il s’agirait de ne pas oublier les leçons de certaines victoires. En ce sens, et c’est aussi là-dessus que la sélection progressera, il va maintenant falloir savoir mieux gérer les scores étriquées et garder son calme et sa lucidité, autant de capacités qui sont l’apanage des nations habituées au succès. Une chose est certaine : à chaque victoire, l’expérience de ces fins de match augmentera et, sauf surprise, la gestion de ces dernières n’en sera que bonifiée.

Tirer profit de la fraîcheur

Lors des trêves internationales, jusqu’à présent, le Luxembourg a toujours offert une bien meilleure prestation lors de la première de ses deux rencontres : victoire contre l’Irlande et l’Azerbaîdjan, défaite étriquée face à la Serbie. Bien loin des performances se déroulant à chaque fois quelques jours plus tard comme ce fut le cas à Belgrade ou à Faro il y a peu. Une dualité qui s’explique aisément pour le sélectionneur, conscient des limites physiques de ses protégés. Si cette difficulté à enchaîner deux affiches à très haute intensité aussi rapidement est de celle qu’il faudra un jour résoudre, on peut voir en cet affrontement face à l’Azerbaïdjan une opportunité. Plus frais, plus incisifs, les Roud Léiwen peuvent tout donner sans penser à la prochaine rencontre. Si se mesurer à l’Irlande devant un stade plein pour la première fois est forcément excitant, il s’agirait de se rappeler que la rencontre capitale ne se jouera non pas au Luxembourg, mais bien 4 500 kilomètres plus loin, dans la ville de Bakou. Car, avec 90 minutes du même acabit que lors de la rencontre aller, l’opportunité de s’assurer cette troisième place sera bien réelle. 

Il y a ceux qui ne réaliseront pas l’ampleur d’une telle consécration. Les éternels rabat-joie qui clameront qu’après tout, sixième ou troisième, l’aventure s’arrête là. Mais on espère – et pense profondément – qu’avec ces victoires inoubliables contre l’Irlande et l’Azerbaïdjan, ces deux luttes héroïques après avoir accueilli la Serbie et le Portugal, et ces deux déroutes face aux mêmes adversaires, la différenciation entre l’avant et l’après ne sera on ne peut plus claire. Et c’est déjà un réel exploit de constater qu’aujourd’hui les Roud Léiwen peuvent non seulement regarder droit dans les yeux des membres du gratin du football mondial et leur donner du fil à retordre, mais aussi s’élever au-dessus de la masse des poursuivants. Oui, le Luxembourg a franchi un cap lors de cette campagne. N’importe quel observateur des Lions Rouges s’en rendra compte. Reste juste maintenant à le montrer au monde entier. 

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