Amy Thompson : « J’ai bossé très dur pour y arriver »

À 28 ans, l’attaquante du FC Mamer 32 est élue DRIBBLE! d’Or 2023 de la meilleure joueuse de Ligue 1 Dames. Une nouvelle consécration pour l’internationale luxembourgeoise, qui affiche cette saison des statistiques encore plus impressionnantes que ces dernières années.

Qu’est-ce que ça fait de remporter le titre de meilleur joueuse du championnat une deuxième fois d’affilée ?

Ça fait toujours plaisir ! Après, le plus important ça reste l’équipe, le collectif et les buts qu’on met en tant qu’équipe. Mais c’est toujours une fierté de savoir qu’il y a une reconnaissance et de remporter des récompenses quand on fait ce genre d’efforts.

Tu as eu des statistiques encore plus folles que la saison dernière en championnat avec 52 buts et 8 passes décisives en seulement 18 matchs (à l’heure où nous écrivons ces lignes). Quel bilan tires-tu de cette saison ?

La saison passée, j’avais commencé doucement parce que je revenais de blessure. Il m’a fallu un peu de temps pour me remettre en forme, et le point de bascule a été quand Dan Santos m’a rappelé en équipe nationale. Là, j’ai vraiment bossé très dur au niveau physique pour perdre du poids et me remettre en forme, et avec l’accumulation des matchs et les buts qui sont venus avec, ça m’a redonné énormément de confiance et ça a donné la saison que j’ai faite.

Est-ce que tu as changé quelque chose dans ton jeu cette saison pour être encore plus efficace ?

Dans le jeu, je suis restée la même, mais j’ai senti mes capacités évoluer. Au niveau physique, moins on a de poids, mieux on se sent, plus rapide on est et c’est donc plus facile de jouer. 

Tu parlais de Dan Santos, le sélectionneur. Qu’est-ce qu’il t’a apporté depuis qu’il t’a rappelée en sélection ?

Au niveau des entrainements, c’est assez intense et avec beaucoup de joueuses de qualité autour, qui te forcent à augmenter ton niveau. Il faut toujours être au top pour pouvoir jouer. Le fait qu’il me mette souvent sur le côté gauche m’a aussi permis de m’améliorer du mauvais pied. 

On dit souvent que 28 ans, c’est l’âge de la maturité pour un sportif, le moment où il est au maximum de ses capacités. Est-ce que tu le ressens comme ça ?

D’un côté oui, au vu des statistiques et de la façon dont je me sens sur le terrain. De l’autre côté, je me dis qu’à 28 ans, après les matchs, on met un peu plus de temps pour récupérer et on a davantage de petits bobos.

Vous terminez une nouvelle fois derrière le Racing en championnat, mais on sent que l’écart n’est pas immense. Qu’est-ce qu’il manque encore pour pouvoir les concurrencer véritablement ?

Pour moi, il ne manque pas grand-chose. On avait les cartes en main lors du premier match face au Racing. On était devant deux fois et on marque même le but du 3-1, finalement refusé pour hors-jeu. Si on gagne ce match-là et qu’on ne fait pas de faux pas contre Bettembourg, c’est un autre championnat. Donc il ne manque vraiment pas beaucoup, on a peut-être manqué d’un peu de chance.

Ce sera peut-être l’année prochaine alors ?

J’espère que ce sera déjà cette année avec la coupe de Luxembourg ! Mais oui, le championnat, on espère que ce sera pour la saison prochaine. 

Il y a un an, tu nous disais que tu quitterais le Luxembourg seulement en cas de proposition intéressante. Est-ce qu’avec des statistiques encore meilleures, tu reçois des propositions plus intéressantes ?

Il y a un club qui était intéressé dernièrement, mais le projet ne m’intéressait pas trop. Sinon, à l’étranger, je n’ai pas eu de sollicitation.

Malgré les années qui passent, c’est quelque chose qui pourrait encore t’intéresser ?

Comme l’année dernière, si c’est vraiment intéressant oui, pourquoi pas. Ce n’est jamais trop tard pour tenter le coup. Sébastien Thill est parti à l’âge de 27 ans pour être professionnel, même s’il y a d’autres circonstances pour les femmes que pour les hommes.

C’est-à-dire ?

Il n’y a pas les mêmes moyens. Au niveau financier, au niveau de la visibilité, tout est différent du football masculin.

Si tu pouvais revenir en arrière, tu changerais quelque chose à ta carrière ?

La seule chose que je changerais, ce serait de partir un peu plus tôt à l’étranger, pour avoir un meilleur niveau physique, un peu plus évolué et connaître un jeu un peu plus intense. Sinon, je ne changerais rien.

As-tu déjà un plan de carrière pour la suite ? Devenir entraîneure ?

Oui, j’aimerais bien poursuivre mes diplômes de coach. J’ai déjà les bases et une partie de l’UEFA C, donc c’est quelque chose que j’envisage, mais il faut voir si le timing colle, avec quelle équipe. 

Entraîner en L1 Dames ce serait envisageable ?

En Ligue 1 Dames, peut-être pas tout de suite. Je pense que je me tournerai plutôt vers les jeunes dans un premier temps. C’est une catégorie qui m’intéresse plutôt bien, surtout avec les jeunes filles entre 14 et 18 ans. J’y ai vraiment pris goût.

Et entraîner des garçons ?

Oui éventuellement. Je ne l’ai jamais fait, mais le niveau d’âge des jeunes m’intéresse et ça pourrait être aussi le cas avec les garçons.

© Anouk Flesch

Amy Thompson fait coup double

Une efficacité qui augmente saison après saison

À 28 ans, Amy Thompson a effectué, de loin, la meilleure saison de sa carrière. Si elle avait déjà réalisé un très bel exercice 2021/2022 avec 38 buts en 23 matchs, elle a explosé son record de but cette saison avec 55 réalisations. C’est 21 de plus que la deuxième meilleure buteuse, l’Allemande Karoline Kohr.

63%

Si Rayan Philippe est impliqué dans près de 60% des buts du Swift cette saison, Amy Thompson fait, elle, encore mieux avec le FC Mamer 32, avec 63% des buts qui sont passés par elle, soit dans le dernier geste (55 buts) soit dans l’avant-dernier geste (8 passes décisives). Efficace.

2

Après 2021, Amy Thompson remporte une nouvelle fois le titre de meilleure joueuse de la saison de Ligue 1 Dames. Elle se succède ainsi à elle-même et dépasse Lucie Schlimé dans le palmarès du DRIBBLE d’Or de la meilleure joueuse du championnat féminin.

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