24h du Mans : cent ans de vitesse et de passion

Les 24h du Mans célèbrent ce week-end le centenaire de leur création en 1923. En un siècle, la célèbre course aura été le théâtre de victoires époustouflantes, de terribles drames, et d’évolutions technologiques marquantes pour le secteur automobile.

Aux côtés du Grand Prix de Monaco de Formule 1, et des 500 Miles d’Indianapolis, les 24h du Mans font partie des monuments du sport automobile. Cette année, l’événement fête donc son centenaire (90e édition), l’occasion de se replonger dans les grandes et les petites histoires qui ont permis à la course de devenir incontournable.

Retour en 1920, à une époque où le sport automobile en est encore à ses balbutiements. Georges Durand, secrétaire général de l’ACO (Automobile Club de l’Ouest), souhaite la création d’une course exaltant les progrès techniques de l’automobile, et encourageant son essor. En 1922, l’ACO annonce ainsi la naissance d’une épreuve d’endurance sur une durée de 24h, à l’image du Bol d’Or automobile déjà existant. La première édition voit la victoire de André Lagache et René Léonard sur une Chenard & Walker, à une vitesse moyenne de 92,064 km/h.

Un circuit devenu mythique

Le « Circuit des 24h » remonte lui bien avant la création de la course. Dès 1884, des pionniers de l’automobile comme les frères Bollée organisent des courses sur la célèbre ligne droite des Hunaudières, avant qu’un tracé préfigurant le futur circuit soit utilisé comme cadre du Grand Prix de France automobile 1906. D’une longueur de 13,626km, les noms de ses différents virages sont devenus autant de symboles du circuit : le Tertre rouge, Mulsanne et Arnage (communes traversées par le circuit), Indianapolis, Porsche, la chicane Dunlop…

Au fil du temps et de l’évolution des performances des bolides, le circuit a dû être modifié notamment dans la ligne droite des Hunaudières (longue de quasiment six kilomètres), les véhicules y atteignant plus de 400 km/h, à l’instar de la Peugeot P88 qui détient le record de vitesse au Mans (405 km/h en 1988). Deux chicanes furent donc installées pour des raisons de sécurité.

Le drame de 1955

Le 11 juin 1955 est un jour noir dans l’histoire des 24h, et du sport automobile en général, puisqu’il demeure à l’heure actuelle l’accident ayant fait le plus de victimes lors d’une course. Nous sommes alors à la fin du 35e tour, et la Mercedes 300 SLR de Pierre Levegh vient percuter l’Austin-Healey de Lance Macklin à plus de 200km/h. La voiture va alors décoller, passer au-dessus du talus de protection, puis va retomber sur un muret, entraînant la dislocation du bolide et la projection dans le public de nombreux de ses éléments.

Le drame fait 84 morts et 120 blessés et entraînera le retrait de Mercedes-Benz de la compétition automobile en endurance et en Formule 1, respectivement jusque 1998 et 2010. En Suisse, on interdit même la course automobile, et cette décision resta en vigueur jusque 1997. Malgré l’ampleur du drame, les organisateurs décidèrent de poursuivre la course, afin de ne pas saturer les routes d’accès aux circuits pour les secours venus intervenir.

Un laboratoire de l’automobile

Tout comme la Formule 1, la course d’endurance est elle aussi un véritable laboratoire à ciel ouvert en terme d’innovations techniques. Si votre voiture possède aujourd’hui des freins à disque, des phares à LED, et un moteur hybride, c’est en partie grâce aux prototypes ayant testé ces innovations en course.

De Steve McQueen à la victoire d’un moteur diesel

En 1970, les 24h du Mans servent de cadre au tournage du film Le Mans de Steve McQueen. Autre fait marquant, en 1991 Mazda devient le premier constructeur à s’imposer grâce à un moteur rotatif. Cette même année, un certain Michael Schumacher est au volant de la Sauber-Mercedes. Quelques mois avant le début de sa glorieuse carrière en Formule 1, il réalise une prestation convaincante en s’adjugeant le meilleur tour en course.

En 1999, les images des Mercedes CLR AMG s’envolant dans la ligne droite des Hunaudières firent également le tour du monde. En 2010, Audi devient la première marque à placer un moteur diesel sur la plus haute marche du podium avec sa R10 TDI. En 2013, date également du dernier accident mortel, le Danois Tom Kristensen remporta l’épreuve pour le 9e fois, record absolu. Après 100 ans, les 24h du Mans comptent bien en tout cas continuer d’écrire la légende du sport automobile.

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