Pit Stop : Gil Linster, début frustrant pour une fin en apothéose ! 

Quel weekend pour le monde du sport mécanique luxembourgeois ! Gil Linster s’est imposé à Valence lors de la 2e course de la Nascar Whelen Euro Series en réalisant même un fameux Grand Chelem.

Le weekend dernier, Gil Linster entamait sa saison de Nascar Whelen Euro Series, ce qui constitue son objectif principal cette saison. Son but est simple : Remporter le championnat d’Euro Nascar 2. Le weekend commençait par des essais libres le vendredi et dans un premier temps, le pilote d’Hendriks Motorsport était à la peine avant d’inverser la vapeur.
« On tournait une seconde moins vite au tour que les meilleurs. On a cherché pourquoi et on a changé un petit quelque chose dans les réglages et immédiatement, le comportement de la voiture a changé du tout au tout. » Cela se traduisait dans ses temps au tour puisqu’il remportait finalement la séance devant son coéquipier Martin Doubek. 

Bis repetita lors des qualifications, malgré un petit coup d’adrénaline en début de séance. En effet, Gil Linster partage son bolide avec Liam Hezemans qui, lui, évolue dans la catégorie Euro Nascar Pro, et ce dernier a connu un bris d’amortisseur lors de sa séance qualificative. Il a donc fallu remplacer la pièce en moins de 10 minutes, ce que les mécaniciens d’Hendriks Motorsport ont fait avec brio. Cela lançait un véritable récital pendant lequel Linster et Doubek semblaient intouchables. Gil Linster a dominé la séance de bout en bout et s’est même offert le luxe de signer son tour de référence sur le dernier tour des qualifications, repoussant son coéquipier à plus d’une demi-seconde.
« C’était un sans-faute du team. Ils m’ont mis entre les mains une voiture super rapide et j’ai pu les remercier en signant la pole avec le meilleur temps dans chaque secteur. C’est un début de rêve pour l’équipe avec ce doublé en qualifications », débriefait le pilote de Frisange. 

© Andy Foyen

Mais le rêve allait tourner au cauchemar lors de la première course. Avec une pole position qui est attribuée du côté sale de la piste, Gil Linster a franchi le premier virage côte à côte avec Martin Doubek. Le pilote tchèque donne alors un coup de volant dans la direction du pilote luxembourgeois qui tente de garder sa ligne. Un premier contact se produit, suivi d’un deuxième qui sera fatal au pneu avant droit de Linster. Envolés les espoirs de victoire et de doublé. La manœuvre de Doubek restait en travers de la gorge de Gil Linster, d’autant plus qu’il venait de son propre équipier.
« Entre pilotes de la même équipe, ça ne se fait pas. On s’était dit avant la course que le meilleur devait gagner, mais il savait très bien qu’il n’arriverait pas à me battre à la régulière. »
C’est alors une toute autre course qui a commencé pour Gil Linster. Avec un tour de retard sur le reste du peloton, il commence à chasser le meilleur tour en course pour partir à nouveau en pole le dimanche, en espérant un Safety Car qui lui permettrait de se dédoubler. Mais ce Safety Car n’est jamais arrivé et le pilote luxembourgeois devait se contenter d’une 22e position, d’une course remportée par Martin Doubek, et se consolait avec le meilleur temps au tour. 

C’est à côté de Doubek qu’il s’élançait à nouveau le dimanche. Gil Linster avait à cœur de démontrer ce qu’il avait affirmé la veille et il y parvint avec brio. Il passait le premier virage seul en tête, suivi de près par son coéquipier qui tentait de suivre le rythme dans les premiers tours.
« Au départ, je me suis tout de suite porté vers la droite, pour bien lui montrer que je ne crains pas d’aller au contact contre lui. Il a levé le pied. Il a dit à la presse qu’il ne se sentait pas fautif, mais en levant le pied, il m’a clairement montré qu’il savait qu’il était en faute. » 

La gestion des pneumatiques étant l’une des qualités principales de Gil Linster, les infimes écarts aux temps aux tours de début de course ont grandi au fur et à mesure pour finalement dépasser la demi-seconde par tour. Tout allait très bien, jusqu’au dépassement d’un retardataire dans l’avant-dernier tour qui lui valait une grosse chaleur. Mais plus de peur que de mal pour Gil Linster qui tapait un grand coup de poing sur la table en s’adjugeant un Grand Chelem (pole, victoire, premier de bout en bout et meilleur temps en course).
« Je devais faire la course que j’ai faite. J’ai osé dire publiquement que j’étais meilleur à la régulière, je devais joindre les actes à la parole. Mais j’ai eu beaucoup de retours positifs par rapport à mon interview. Mes réponses sont toujours directes et non édulcorées … » 

Après 2 courses, Gil Linster occupe la 8e place du championnat avec 56 points, soit 19 de moins que Martin Doubek, premier leader de la saison. Mais rien n’est mal fait puisque, d’une part, on retire à chaque pilote son moins bon résultat au terme de la saison et, d’autre part, les points des 4 dernières courses seront doublés. Gil Linster a une analyse douce-amère de ce premier rendez- vous de la saison : « Parfois, on a des weekends où rien ne va. On se bat pour une 7e place, puis on a un petit pépin et on se retrouve 20e. Dans ces cas-là, une contre-performance est plus facilement digérable qu’ici, où j’étais le plus rapide pendant tout le weekend. Mais d’un autre côté, j’ai prouvé que j’avais le niveau. J’ai changé toute ma préparation. J’ai pris les services d’un coach mental. J’ai changé mon alimentation. J’ai participé à un camp d’entraînement en Italie. J’ai suivi des séances d’hypnose… Ce weekend, j’ai eu la preuve que tout ce travail a payé, d’autant plus qu’avec mon résultat à Daytona, j’avais la pancarte, comme on dit. »
Voilà donc sa saison de Nascar Whelen Euro Series lancée. Les deux prochaines courses auront lieu le weekend du 18 et 19 mai sur le tracé de Vallelunga, en Italie. 

Andy Foyen

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