Les Roud Léiwen finissent avec panache

Roud Léiwen

Un dernier match de gala pour les Roud Léiwen qui clôturaient devant leur public une campagne de qualification pour l’Euro 2024 si enthousiasmante. Le Stade de Luxembourg avait fait le plein afin de célébrer avec une victoire les joueurs qui nous ont fait rêver pendant tant de mois.

Luxembourg 2-1 Kazakhstan
Mardi 26 mars 2024. Match amical. Stade de Luxembourg, pelouse en bon état. 8720 spectateurs.
Arbitre : M. Christian Dingert assisté de MM. Robert Kempter et Christian Dietz. 

Pour Luc Holtz, il s’agit de terminer en beauté : il aligne donc son onze type en l’absence de Maxime Chanot et Mica Pinto. Lars Gerson revient en charnière centrale et Danel Sinani évolue en pointe pour organiser un 4-3-3 résolument offensif afin de faire craquer l’adversaire du soir. Comme une sorte de copié-collé du bloc géorgien, et une séance de rattrapage après le non-match en première période jeudi.

Une entame cauchemardesque

Au coup d’envoi, alors que les supporters luxembourgeois conspuent les arbitres et l’UEFA dans un stade qui n’avait malheureusement pas fait le plein, la nouvelle tombe : la Géorgie, bourreau des Roud Léiwen il y a cinq jours, se qualifie pour l’Euro en venant au bout de la Grèce aux tirs aux but. Comme un pied de nez au destin qui se joue définitivement de la sélection nationale, Anthony Moris va chercher son premier ballon au fond des filets après un coup-franc de Tagybergen repris par Sadybekov de la tête (0-1, 2’). La faute de Kiki Martins semblait pourtant peu flagrante, mais la passivité de notre défense n’est pas étrangère à cette entame de match catastrophique.

Pas de quoi refroidir ni les tribunes, ni Gerson Rogrigues qui déborde dans l’axe, s’excentre à droite et voit sa frappe détournée en corner (6’). Kiki Martins bute à son tour de la tête par deux fois face à Shatskiy (8’, 9’), après de beaux centres de Bohnert puis Jans. Gerson Rodrigues altruiste servira Barreiro dans la surface mais rien ne sourit aux Lions Rouges (18’), sous les yeux d’un Luc Holtz dépité dans sa zone.

Le réveil des lions

Mais il suffisait de se montrer patient pour voir une magnifique combinaison initiée par Sinani : Yvandro Borges remet en retrait à Danel Sinani, le centre devant le but trouve la tête de Gerson Rodrigues qui peut fêter cette égalisation sans être interrompu (1-1, 24’). Deux minutes plus tard, Borges remet ça en centrant pour Sinani qui frappe en première intention et voit le poteau renvoyer le ballon (26’).

Sinani est omniprésent : il décroche souvent pour gratter des ballons dans l’entrejeu jusque dans son camp, permettant à Yvandro Borges de prendre la profondeur et Mathias Olesen d’entraîner la défense afin de créer les espaces. Il manque même de prendre l’avantage avec une frappe dans l’axe enroulée, déviée par une jambe sur la barre (37’). En défense, Marvin Martins occupe la place laissée vacante par Chanot et se montre en jambes, contrant les tentatives kazakhs, efficace à la récupération notamment en palliant le placement parfois peu inspiré de Lars Gerson, qui finit par concéder un coup-franc aux 20 mètres et récolter un carton jaune pour une faute largement évitable. Heureusement, Moris capte avec autorité la frappe directe de Tagybergen (42’). 

Les Roud Léiwen insistent et Sinani encore décale Barreiro qui remet en retrait pour Gerson Rodrigues. La frappe est dehors (43’), contrairement au superbe enroulé du gauche de Danel Sinani, toujours, dévié certes par une semelle pour mourir dans les filets kazakhs (2-1, 45’). Au début de l’action et à sa finition, le numéro 9 de la sélection nationale peut célébrer son but autant que son influence incontestable dans le jeu. À la pause, Luc Holtz a de larges motifs de satisfaction pour aborder la deuxième période avec les meilleures intentions.

Un avantage mérité

Au retour des vestiaires, Gerson Rodrigues allume la première mèche dès la reprise (47′) : la frappe est trop appuyée et échappe au cadre mais le ton est donné. Le Kazakhstan en revanche se montre de plus en plus rugueux face aux vagues offensives incessantes de nos Lions Rouges, et compte sur les coups de pied arrêtés pour tenter de revenir à la marque. À l’heure de jeu, Luc Holtz lance Edvin Muratovic (Olesen 63′) et Sébastien Thill (Borges 63′) pour apporter le sang frais nécessaire à un match qui pourrait prendre le visage d’un traquenard à force de ne pas concrétiser une outrageuse domination.

Immédiatement le jeu devient encore plus dangereux, avec Muratovic en pointe et Gerson Rodrigues qui bascule à gauche, ce qui contraint Magomed Adiev à changer une grande partie de son milieu avec l’entrée en jeu de trois joueurs frais (68′) puis deux nouveaux à vocation offensive (75′).

Après 75 minutes de jeu à haute intensité, les Roud Léiwen lèvent le pied et peuvent savourer l’ovation de leur public qui n’aura jamais abdiqué, ni dans l’adversité, ni dans la défaite, pour sortir encore plus grands, encore plus féroces vers d’autres campagnes. Sinani sort sous les hourras, puis Leo Barreiro manque le cadre d’un rien. David Jonathans et Aman Dardari veulent eux aussi montrer leurs crocs, Kiki Martins sauve la mise à plusieurs reprises. Même Gerson Rodrigues aura puisé dans ses ultimes réserves avant de réclamer le changement. Chacun se sera montré à la hauteur d’un match pas si anecdotique qui laissera un goût un peu moins amer dans la bouche de tous les rêveurs.

Homme du match : Danel Sinani

Intenable du début à la fin, agressif sur le ballon, à la construction comme à la récupération, Danel Sinani laissera un seul regret : ne pas avoir fait partie de l’aventure à Tbilissi après son expulsion face au Liechtenstein. Passeur décisif, buteur, le joueur de Sankt Pauli a écoeuré la défense kazakhe et ravi les supporters comme les amateurs de beau jeu.

Buts :

Luxembourg : Gerson Rodrigues (24’), Sinani (45′)

Kazakhstan : Sadybekov (2’)

Compositions :

Luxembourg (Ent. : Luc Holtz)
Anthony Moris (G) – Florian Bohnert (Korac 78′), Laurent Jans (C), Lars Gerson, Marvin Martins – Leo Barreiro, Kiki Martins, Mathias Olesen (Muratovic 63′) – Danel Sinani (Jonathans 78′), Yvandro Borges (S. Thill 63′), Gerson Rodrigues (Dardari 87′).

Kazakhstan (Ent. : Magomed Adiev)
Shatksiy (G) – Alip, Bystrov, Marochkin, Tapalov (Kairov 79′), Asrankulov (Vorogovskiy 68′) – Sadybekov, Tagybergen (C) (Kuta 68′), Orazov (Astanov 75′), Zainutdinov (Aimbetov 75′) – Samorodov (Chesnokov 68′)

Marco Noel

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