C’est une des caractéristiques des plus grands : ils font parler d’eux et ne laissent jamais indifférents. Gerson Rodrigues, vu comme l’enfant terrible du football grand-ducal, n’échappe pas à la règle. Si, par le passé, le natif de Pragal s’est signalé par des problèmes de comportements, il s’emploie surtout à marquer les esprits en empilant les buts. Retour sur les raisons qui font du nouvel attaquant du Slovan Bratislava une figure incontournable de la sélection luxembourgeoise dans sa quête pour une qualification historique à l’Euro 2024.
Dans l’échiquier complexe du football international, certaines pièces s’avèrent indispensables pour orchestrer le jeu et conduire leur équipe vers la victoire. Gerson Rodrigues incarne parfaitement cette figure pour les Roud Leiwen. Son retour dans la composition de la sélection en octobre 2023, après avoir été écarté pour raisons disciplinaires, a non seulement symbolisé une rédemption personnelle mais également insufflé un nouvel espoir dans la quête de toute la nation pour aller gratter une place à l’Euro 2024.
Sans broncher, Gerson Rodrigues l’a prouvé à maintes et maintes reprises. Ses entrées sur le rectangle vert demeurent bien souvent renversantes. Un exemple concret : alors que ses coéquipiers sont embourbés sur la pelouse du Laugardalsvöllur à Reykjavik le 13 octobre dernier, l’attaquant est appelé par Luc Holtz pour débuter la seconde période. Résultat des courses, le numéro 9 montre sa qualité de buteur quelques instants plus tard en trompant Runar Runarsson d’un tir à ras de terre. La sélection ramène ainsi le point du nul d’Islande et tient sa finale trois jours plus tard face à la Slovaquie. En égalisant peu après ses premières foulées sur le terrain, « GR9 » a non seulement marqué un but crucial pour les siens mais est aussi devenu le meilleur scoreur de l’histoire de la sélection (20 buts en 58 apparitions). Plus qu’un symbole, une preuve de son impact indéniable sur le terrain…
Un Phénix au coeur des Lions Rouges
Peut-être celui-ci découle indirectement de son parcours en clubs qui témoigne de sa capacité à s’adapter partout où il évolue. Passé par un nombre conséquent de formations à travers le monde (Japon, Moldavie, Pays-Bas, Turquie, Ukraine, pour ne citer qu’eux), l’attaquant international a pu y accumuler une expérience considérable, et se familiariser à différents styles de jeu et environnements footballistiques. Son récent prêt au Slovan Bratislava est une étape de plus dans sa carrière et va lui offrir l’opportunité de s’illustrer sur la scène européenne tout en maintenant sa forme pour les échéances internationales à venir.
Ce dernier aspect s’avère crucial, surtout à l’approche des échéances décisives de mars prochain. La présence de Rodrigues dans l’équipe luxembourgeoise apporte non seulement une menace offensive mais aussi une expérience et une maturité indispensables. Son parcours, marqué par des hauts et des bas, a forgé un caractère résilient et une détermination qui peuvent inspirer ses coéquipiers les plus jeunes dans les moments critiques.
Quant à son style de jeu, alliant vitesse, technique et capacité à jouer dos au but, il vient compléter parfaitement la stratégie de l’équipe luxembourgeoise. Rodrigues offre au sélectionneur Holtz des options tactiques variées, qui lui permettent de s’adapter au schéma tactique de l’adversaire et du contexte de la partie. Son apport va au-delà de ses performances individuelles : il élève le niveau de jeu de l’ensemble de l’équipe et l’érige de manière logique comme un pilier de la stratégie luxembourgeoise.
Bien plus qu’un joueur lambda pour les Roud Leiwen, Gerson Rodrigues figure comme un talent, certes fantasque, mais incontestable sur le terrain. Ses performances demeurent une pièce maîtresse dans le puzzle complexe que représente la qualification pour l’Euro 2024. Avec Rodrigues, le Luxembourg ne se contente pas de rêver d’une participation historique à un grand tournoi européen ; il s’en donne les moyens.
