Que fait vraiment un pilote d’avion lors d’un vol ?

Les bébés insectes ont-ils l’âme d’enfants ? Que signifie être bête ? Pourquoi les poils pubiens sont-ils bouclés ? Tant de questions originales qui restent généralement sans réponse. Un long flot d’interrogations auquel nous allons essayer de répondre régulièrement, avec la question improbable de la semaine. Sujet du jour : que fait réellement un pilote d’avion lors d’un vol ?

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On connait tous le stress et les désagréments de prendre un avion. Les longues files d’attente, les places un peu trop petites, les retards. Des moments jamais plaisants, à peine compensés par les petites bouteilles gratuites de vin… Mais du côté du cockpit, que se passe-t-il exactement ? Et que font réellement les pilotes d’avion lors d’un voyage d’un point A à B ?

Un pilotage optionnel… mais souvent pratiqué

La réponse peut, au final, surprendre. Car en l’état, piloter est ce qui prend le moins de temps aux pilotes d’avion. Dans l’ensemble, ces derniers ne sont en contrôle la majorité du temps que lors du décollage et de l’atterrissage. Le reste du vol, c’est généralement l’auto pilote qui prend les rênes du voyage. Ce qui ne signifie pas que l’activité principale consiste à se tourner les pouces dans le cockpit. 

Pour assurer un vol en toute sécurité, le pilote commence en effet chaque voyage en vérifiant le carnet de maintenance de l’avion, les informations météorologiques, le plan de vol et la réserve de carburant. Il communique également avec les membres de l’équipe tels que l’équipe au sol et le répartiteur. S’ils volent pour une compagnie aérienne de passagers, ils communiquent également avec l’équipage de conduite et les passagers. Chaque vol peut les obliger à travailler avec une nouvelle équipe et à s’adapter à différents styles de travail et personnalités.

Pour ce qui est du pilotage en lui-même, hormis le décollage et l’atterrissage, un pilote peut donc décider de laisser la technologie s’occuper du reste, via le pilote automatique. Cette possibilité n’est pas néanmoins toujours utilisée, pour des raisons avant tout de maîtrise technique. Voler est en effet une compétence périssable. Ne pas le faire régulièrement dégrade les compétence de chaque pilote. Et ces derniers doivent être prêts tout le temps. Rester parfaitement maître de son art exige ainsi des vols manuels réguliers, des études et une attention à comment se comporte l’avion. Indépendamment du fait qu’un pilote ou la machine manipule les commandes, ce sont les pilotes qui doivent s’assurer que l’avion fonctionne comme il est censé l’être. Et ce sera à eux de prendre les rênes en cas de défaillance ou autres pépins inattendus. Pour cette seule raison, les équipages doivent périodiquement faire voler l’avion à la main. Un besoin qui s’associe souvent à une certaine notion de plaisir, conduire dans les airs étant un rêve depuis tout petit pour la vaste majorité d’entre eux.

De nombreux incidents depuis l’introduction de la technologie dans les cockpits qui ont hautement automatisé tous les aspects du vol, de la navigation et de l’exploitation des systèmes ont démontré ce qui se passe lorsque les pilotes laissent leurs compétences se dégrader, qu’ils ne sont pas pleinement impliqués dans le vol ou qu’ils sont distraits, et ne le font pas. Il est ainsi vital de rester alerte, et au summum de ses compétences en cas de faillite technologique.

Météorologue… et figure d’autorité

Au-delà de la nécessité d’entretenir ses compétences, un pilote doit aussi prêter une réelle attention à la météo. Si la plupart des grandes compagnies aériennes ont installé une technologie avancée de cartographie météorologique qui donne des détails bien au-delà d’une tache rouge sur un écran, l’analyse humaine demeure de rigueur. Celle-ci, ainsi que les bulletins météorologiques du contrôle du trafic aérien, permettent d’anticiper des zones de turbulence. C’est ainsi pour cela que dans l’avion, il est assez fréquent d’être prévenu à l’avance en tant que passager que des secousses sont à venir, avec l’obligation de remettre sa ceinture de sécurité. Les pilotes comptent également sur certains de leurs homologues, passés un peu plus tôt sur des trajets similaires, afin de les prévenir de potentiels zones à risques qui ne peuvent être détectées par un radar. En cas de météo particulièrement capricieuse, il impute alors au pilote la responsabilité de modifier la trajectoire de son vol, et de prévenir les tours de contrôle des changements effectués.

Enfin, une fois les portes de l’avion fermées, le commandant de bord est responsable de tous les problèmes de personnel qui peuvent survenir et est légalement l’autorité principale. Alors que les lois régissant la juridiction peuvent se compliquer, l’autorité du commandant de bord est confirmée par plusieurs accords internationaux, comme la Convention de Tokyo de 1963 et la Convention de Montréal de 1999. C’est donc le pilote qui a le dernier mot sur la question de savoir si la situation d’un passager nécessite ou non un déroutement de vol. pour des raisons de sécurité. Comprendre par là que si vous décidez de prendre un avion avec 2,2 grammes d’alcool dans le sang, tout en chantant « Les Lacs du Connemara » à tue-tête, ce ne sont pas les passagers, ni les hôtesses de l’airs qui décideront de votre sort, mais bien le pilote. Une raison de plus de respecter le travail de ce dernier.

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