Crise ukrainienne: Vladimir Poutine s’exprime pour la première fois depuis décembre

Le Président russe a accusé les Etats-Unis d’ignorer les propositions de son pays en matière de sécurité lors d’une rare déclaration publique, la première depuis décembre au sujet de la crise ukrainienne qui a commencé il y a bientôt un an.

C’est lors d’une conférence de presse au Kremlin que l’homme fort de l’exécutif russe arrivé au pouvoir en 2012 a confié aux journalistes qu’il n’était pas satisfait de la réponse des Etats-Unis, celui-ci souhaitant que l’OTAN retire ses troupes d’Europe Orientale et ferme la porte à l’Ukraine.

« Il est déjà clair que les principales préoccupations de la Russie ont été ignorées » a commenté le président russe, après s’être entretenu avec son homologue hongrois Viktor Orban, en visite à Moscou dans un rôle de médiateur dans le conflit avec l’Ukraine.

Dans des propos visiblement à chaud, le natif de Léningrad a suggéré que l’Occident utilisait l’Ukraine comme un outil pour « entraver la Russie » et a émis l’hypothèse que l’entrée de celle-ci dans l’OTAN pourrait conduire à un conflit autour de la Crimée, la péninsule annexée par la Russie depuis 2014.

Le Président a cependant déclaré qu’il était prêt à poursuivre les négociations avec l’Occident, qui s’est dit prêt au dialogue, mais considère les exigences de Moscou comme une « fin de non recevoir ».

Les remarques du Président russe ont brisé près d’un mois de silence sur la question ukrainienne, le dirigeant étant le plus souvent absent de la vie publique alors que les capitales occidentales s’inquiétaient de voir Moscou préparer une invasion.

De son côté, le secrétaire d’état américain, Antony Blinken, s’est entretenu avec le ministre russe des affaires étrangères Sergey Lavrov dans le but de désamorcer la crise plus tôt dans la journée de mardi.

« Si Poutine n’a pas l’intention de faire la guerre ou de changer de régime, c’est le moment de se retirer » a confié Blinken à Lavrov selon un haut fonctionnaire.

De son côté, le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price a confié que la prochaine étape de l’échange diplomatique entre Washington et Moscou serait une réponse officielle de la Russie à un « non-paper », soit une note diplomatique informelle exposant les positions américaines sur la sécurité européenne.

Price a surtout souligné que le « non-paper » n’ignorait pas les préoccupations russes, principale crainte de Vladimir Poutine lors de ses déclarations à la presse.

Le dialogue se poursuit. Un pas en avant suffisant pour espérer une ébauche de désescalade ?

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