On a parlé sport avec… Louis Linster

Dans cette nouvelle rubrique, nous invitons une personnalité n’appartenant pas au monde du sport et avec qui nous discutons… de sport. Pour cette première édition, nous avons convié Louis Linster, chef du restaurant étoile Léa Linster à Frisange, à raconter le lien entre sport et cuisine.

Quel genre de sportif êtes-vous ?

En ce moment, je ne le suis plus du tout. Depuis que j’ai eu un enfant il y a sept mois, je n’ai presque plus de temps, et quand j’en ai, je suis trop fatigué pour faire du sport ! Mais avant, j’allais trois à quatre fois par semaine à la salle de sport. 

Être parent, c’est déjà un sport…

Oui, c’est clair ! Il manque l’énergie pour faire un sport à côté. En plus, j’ai repris un abonnement il y a deux mois, mais j’ai dû y aller deux fois tout au plus… (Rires.)

Quels sports aimez-vous le plus ?

Je crois que le seul sport que j’aime particulièrement, c’est le football. J’ai d’ailleurs pratiqué quand j’étais plus jeune. Sinon, même si je ne regarde pas vraiment, je m’intéresse au basket, au golf… Je suis l’actualité sportive en général.

Où ça ?

Je suis de Frisange, donc je jouais ici.

Et ceux que vous aimez le moins ? 

Je ne sais pas s’il y a un sport en particulier que je n’aime pas, mais je déteste toutes les disciplines où il faut beaucoup courir, comme le marathon !

Vous suivez le sport luxembourgeois ?

Non, pas plus que ça. Je suis l’équipe du Luxembourg quand elle joue, mais dans le football, je ne supporte qu’une seule équipe : le Real Madrid. 

Vous n’avez pas un joueur préféré ? 

Non, même pas. Tant qu’il joue au Real !

Dans quelle mesure peut-on comparer la cuisine au sport de haut niveau ? 

Un service, c’est assez intense. Il faut envoyer énormément de choses dans le moins de temps possible. Alors quand le restaurant est complet, je vous assure que c’est sportif ! En plus de ça, il y a beaucoup d’autres facteurs qui entrent en compte, comme la chaleur. 

Des fois, quand il y a vraiment beaucoup de monde sur une semaine ou qu’il y a des banquets par exemple, on n’a parfois même pas le temps de manger. Quand on se pèse le week-end, ça arrive qu’on perde trois à quatre kilos ! Et à l’heure où je vous parle, il est 16 h 30 et je n’ai pas encore mangé de la journée. 

On imagine donc qu’il faut savoir entretenir un petit peu sa condition physique pour résister aux cadences ?

Oui, c’est certain. D’ailleurs, on a tous des Apple Watch donc on peut constater à chaque fois les distances qu’on a effectuées, et aujourd’hui, je suis déjà à dix mille pas et huit kilomètres alors que je n’ai même pas quitté le restaurant !

Quels muscles travaillez-vous le plus en tant que chef cuisinier ?

Surtout ceux du dos, parce qu’on doit parfois porter des choses lourdes, et les mains souffrent aussi. Par exemple, après avoir coupé vingt kilos de viande pour faire un jus, je peux t’assurer qu’à la fin, tu as mal à la main ! Les jambes et les pieds sont aussi douloureux en fin de journée étant donné qu’on est toujours debout.

Beaucoup de chefs disent que la cuisine est un sport d’équipe. Êtes-vous d’accord avec cela ?

Oui, complètement. 

Dans quelle mesure ?

Chacun est responsable de sa section. Si un plat, une garniture ou une sauce doit sortir, tout doit être prêt en même temps, et ça ne concerne pas que la cuisine, c’est tout le restaurant qui doit être coordonné. Et la base de tout ça, c’est la communication. Il faut savoir parler entre nous. Parfois, il y a des changements dans le menu, alors deux choses différentes doivent partir en même temps et on ne peut pas se permettre de laisser un plat attendre pendant dix minutes. C’est de l’organisation.

Aimer la bonne cuisine et être sportif, ce sont des choses qui vont ensemble ?

Oui, je pense. Par exemple, il y a des sportifs de haut niveau qui viennent manger ici.

Vos menus sont-ils adaptés pour des sportifs ?

Oui, tout à fait. D’ailleurs, je ne crois pas que ce soit fait exprès, mais on n’utilise pratiquement pas de gluten ni de féculents, et très peu de lactose. On utilise beaucoup de légumes et de protéines. 

Pour vous, quel serait le menu idéal pour un athlète avant une compétition ? 

Franchement, c’est difficile à dire parce que je ne me suis jamais préparé à ce genre de choses ! C’est une question que je me pose parfois, et je me dis que je mangerais un bon plat de pâtes la veille. 

Et comment se passe la 3e mi-temps dans votre restaurant ?

C’est du nettoyage ! Et après le service, on rentre tous. En semaine, on n’a pas le temps pour ça, mais le dimanche soir, on boit tout de même un coup entre nous.

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