L’Ukraine a demandé dimanche aux grandes puissances occidentales d’imposer de nouvelles sanctions à la Russie en raison du « massacre » perpétré dans une ville proche de Kiev, alors que la colère monte dans les capitales occidentales et que l’Allemagne a déclaré que les responsables de crimes de guerre devaient payer.
L’Ukraine a déclaré samedi que ses forces avaient repris toutes les zones autour de Kiev. Le maire de Boutcha, une ville libérée à 37 km au nord-ouest de la capitale, a quant à lui confié que 300 de ses habitants avaient été tués par l’armée russe.
Dmytro Kuleba, ministre ukrainien des Affaires étrangères, a demandé à ce des enquêteurs internationaux sur les crimes de guerre se rendent dans la région pour recueillir des preuves.
Le ministère russe de la défense a nié fermement, et a déclaré que toutes les photographies et séquences montrant des cadavres étaient « une nouvelle provocation ».
Dans une déclaration, il a indiqué que toutes les unités militaires russes avaient quitté la ville le 30 mars. Moscou a précédemment nié les allégations selon lesquelles elle aurait ciblé des civils, et a rejeté les accusations de crimes de guerre.
Réactions en cascade
Le premier ministre Xavier Bettel a immédiatement réagit sur son compte Twitter demandant à ce qu’une enquête indépendante soit effectuée après les atrocités frappant les civils à Buca.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a décrit les images d’un grand nombre d’Ukrainiens morts à Boutcha après le retrait de la Russie comme un « coup de poing dans les tripes » dans une interview avec la chaîne CNN.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a condamné ce qu’il a qualifié les « abus massifs » commis par les forces russes et a déclaré que Paris travaillerait avec l’Ukraine et la Cour pénale internationale (CPI) pour juger les responsables.
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a tweeté : « Les images de Buca sont insoutenables, la violence désinhibée de Poutine éteint des familles innocentes et ne connaît pas de frontières.
« Les responsables de ces crimes de guerre doivent rendre des comptes. Nous renforcerons les sanctions contre la Russie et nous aiderons encore plus l’Ukraine à se défendre. »
Kuleba a appelé la Cour pénale internationale (CPI) à se rendre à Bucha et dans d’autres villes autour de Kiev dès que possible pour travailler avec les forces de l’ordre ukrainiennes afin de « recueillir minutieusement toutes les preuves des crimes de guerre russes », a déclaré le ministère cité.
« Nous sommes toujours en train de rassembler et de rechercher des corps, mais leur nombre s’élève déjà à plusieurs centaines », a-t-il ajouté. « Des cadavres gisent dans les rues. Ils ont tué des civils alors qu’ils y séjournaient et lorsqu’ils quittaient ces villages et ces villes. »
Sur sa chaîne Telegram, il a écrit : « Le massacre de Bucha était délibéré ».
Andriy Sybiha, chef adjoint du bureau du président ukrainien, a appelé aux côtés de Kuleba à une vague de nouvelles mesures du Groupe des sept grandes puissances économiques occidentales : étendre les sanctions à toutes ses banques, fermer les ports à ses navires et imposer un embargo sur tout le commerce.
« Les sanctions actuelles n’ont pas assez d’effet car la guerre continue », a-t-il déclaré.